L’amour debout entreprend de faire dialoguer une génération de jeunes adultes, arrivés au terme de leurs études pour la plupart ou engagés dans des petits boulots en attendant de voir leur talent reconnu, avec une capitale chargée d’Histoire dans laquelle s’inscrivent leurs histoires d’amour : Paris est parcourue par tous les personnages de sorte à composer une géographie sensible dans laquelle les quartiers résonnent avec les caractères, les projets et les orientations sexuelles de chacun. Le film est évidemment un hommage à La Maman et la putain (Jean Eustache, 1973) puisqu’il associe aux relations marginales la projection à la Cinémathèque dudit long métrage en présence de Françoise Lebrun et du responsable de la photographie Pierre Lhomme, entrecoupées de références à divers auteurs et artistes et portées par les partitions de Schumann et de Ravel. Pourtant, la dimension métaréflexive du film nuit en partie à la spontanéité de son geste : théories et citations se suivent au contact d’une intelligentsia parisienne, proclamant que le cinéma « nous apprend des choses sur nous-mêmes » alors même que l’alchimie entre les comédiens suffisait à l’incarner à l’écran. Les séquences, qui sont autant de petites vignettes, manquent de développement. Dommage.