Premier long métrage de Rainer Werner Fassbinder, "L'amour est plus froid que la mort" est très ouvertement inspiré (et même dédié !) à la Nouvelle Vague française. Mise en scène Godardienne dans un univers à la Melville. C'est long et chiant. Un rythme que le réalisateur assume en déclarant avoir voulut montrer l'errance et l'ennui de ces petits malfrats sans envergure. Soit. Mais ça reste quand même difficilement regardable. D'autant que l'ensemble s'approche quand même plus du théâtre amateur expérimental filmé aux dialogues monotones qu'à du cinéma. Quelque part cela n'a rien d'étonnant lorsque l'on sait de le cinéaste est ses acteurs sont tous issue de la même troupe de théâtre. Un troupe qui lui restera fidèle jusqu'à sa mort. Hanna Schygulla, sa future vedette, est déjà là. Techniquement l'absence totale de décorateur trahit le manque de budget du film, tourné en décor naturel. Mais il faut quand même reconnaître à Fassbinder, que dès ce premier film, il a le sens du cadrage, à défaut d'avoir à cette époque acquis celui de la mise en scène.