L'Amour est plus froid que la mort par Alligator
Pas vraiment charmé par ce qui ressemble à un exercice de style slalomant entre parodie et hommage à plusieurs cinémas. C'est un peu flou pour moi. On m'avait parlé d'A bout de souffle, j'y aurais plutôt vu du Melville. L'attitude rigide, l'imperméable, le chapeau d'Ulli Lommel, son mutisme, son économie d'effets font penser au Samouraï de Delon ou au doulos de Belmondo. La chevauchée fait penser en effet à une sorte d'A bout de souffle. Je ne connais pas suffisamment le cinéma de Chabrol, encore moins celui de Rohmer pour y trouver quoique ce soit qui justifierait la dédicace du film. Un peu trop jeunôt ou inculte encore pour accéder à tous les codes.
Le film en lui même est très froid. Le titre nous avait prévenu. Le film est plus froid que l'amour qui est plus fort que la mort. Un froid léthal. Avec quelques plans très longs. Des cadrages baignent dans une lumière de cimetière, de morgue comme j'aime à me les imaginer, froide, mais apaisée. Plus proche du paradis que l'enfer. Certains plans sont sur ce point d'une beauté métallique et douce à la fois. Perturbant dans le bon sens du terme.
Mais au final, si je ne me suis pas ennuyé, je reste pourtant assez détaché du propos du film, peut-être par paresse, sans doute par inintérêt pour les personnages.