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Trois âges de la vie de Harry Voss : Dominique Deruddere ou l'art de filmer l'amour comme une pitoyable pulsion d'inaction et de mort.
Voici un très beau et très étonnant premier long métrage, poème morbide typiquement bukowskien en forme de film à sketches joliment scabreux. D'emblée Dominique Deruddere impose un style bien à lui, crachant à la figure de l'ordre établi et de la bien-pensance en contant la vie et la folie ordinaire d'un individu sexuellement asocial. Convoquant la provocation d'un Marco Ferreri et le surréalisme délirant d'un Luis Bunuel le cinéaste belge livre un objet limite aux dehors étrangement lisses mais définitivement fascinants : en montrant la morosité sentimentale de son protagoniste tout en la mettant face à sa frustration libidineuse L'amour est un chien de l'enfer rejoint le magnifique et très irrévérencieux Lune Froide de Patrick Bouchitey sorti à la même époque. Sans concessions et ouvertement tendancieux le métrage proposé par Deruddere parle de perte d'innocence d'abord, de désillusions ensuite puis finalement d'horreur fusionnelle, allant jusqu'à explorer le tabou social ultime de la nécrophilie dans ses dernières minutes.
C'est beau, très fort et même parfois déchirant, tant le personnage de Harry Voss inspire à la fois sympathie, pitié et dégoût au fil des moments présentés par le réalisateur belge. Une oeuvre irrécupérable mais nécessaire pour qui s'intéresse de près à l'univers de Charles Bukowski.
Créée
le 12 févr. 2021
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