Dans ce film de 1970 (l'année la plus contestataire du cinéma), Jackie Bisset joue le rôle de Christine Adams, une adolescente précoce qui quitte discrètement son Canada natif pour aller tenter sa chance, seule, en Californie.
Prétexte bateau, certes, pour ce qui aurait pu être un banal road-movie. Mais Christine, du haut de ses 19 ans, pousse l'inconstance jusqu'au génie. S'arrêtant à Las Vegas par hasard, elle devient danseuse de revue de cabaret puis amoureuse d'un ex-sportif noir puis call-girl avant de se laisse choir et déchoir, sans toutefois perdre son amour de la vie.
En guise de finale, elle saisira une perche de plus et la sublimera en un joyeux doigt d'honneur au monde bourgeois, avant de se retrouver seule face à un destin insipide qu'elle ne parvient pas à maîtriser.
Un film touchant, nettement moins innocent qu'il en donne l'air, réalisé par Jerry Paris, un des acteurs de la télé US les plus présents et les moins reconnus, directeur entre autres de la majorité des épisodes de la série Happy Days. Bien plus intéressant que son contemporain Breezy, où Clint Eastwood faisait l'éloge de la gérontophilie.
Quant à Jackie Bisset, elle tient là un de ses rôles les plus inattendus, précurseuse de bien des rôles féminins émancipés qui ont fleuri dans les années 70.
Encore un petit bijou qui mérite une résurrection.