Premier film réalisé par Jacques Doillon, avec l'aide d'Alain Resnais et Jean Rouch pour deux scènes, L'an 01 raconte une utopie. Celle d'une société qui décide de tout arrêter, première résolution, puis de de ne faire que ce qui est indispensable, deuxième résolution.
Je pense qu'il y a quelque chose de politique dans ce grande message libertaire, nous sommes dans les années Pompidou, où le plaisir semble être revenu au premier plan, sous toutes ses formes. On y parle aussi bien du refus du travail, de l'amour libre, de vivre ensemble, de la fin des marchés financiers... tout cela semble être le rêve de bien des jeunes de cette période du début des années 1970. Où ils ne veulent pas vivre comme leurs parents, passer à côté de leurs vies...
Il faut dire qu'il n'y a pas d'histoire, juste cette idée de la liberté sous forme de scènes souvent très courtes, à la limite de sketchs.
D'ailleurs, et c'est là à mes yeux l'intérêt du film, c'est la présence majoritaire de jeunes acteurs, dont beaucoup font leurs débuts à l'écran. Outre une partie de la troupe du Splendid (Christian Clavier, Thierry Lhermitte, Josiane Balasko, Gérard Jugnot...), on croise en introduction Gérard Depardieu, puis Henry Guibet, Miou-Miou, Romain Bouteille, des personnalités d'Hara-Kiri comme le professeur Choron, Cabu, François Cavanna dans des rôles loin de leurs images dans le journal d'ailleurs, et même un caméo ... de Stan Lee ! Mais uniquement de manière vocale pour la partie New-yorkaise.
Peut-être parce que je n'ai pas connu cette période (j'avais -8 ans), je ne suis peut-être pas le meilleur spectateur pour juger, mais il répond de manière troublante aux évènements vécus fin 2018.