Découvrir cet "an 01" en 2012 permet de singuliers et révélateurs raccourcis.

Comme le gros Gégé Depardieu, qui ouvre le film.
Quarante ans après, il ouvre le meeting du président candidat parce que sans ce dernier, "quelques-unes de [ses] affaires à l'étranger auraient périclité".

Comme cet épisode savoureux sur les clefs, que les français jettent par les fenêtres pour signifier leur abandon volontaire de l'idée de propriété. La maison est considérée comme une prison, quand quarante ans plus tard elle est synonyme de cocon, de refuge par rapport à l'agressivité du monde extérieur.
Les exemples de ce type se multiplient.
Des idées agréablement mise en scène, se succèdent, comme, par exemple: ""Le bonheur, c'est le progrès, donc on nous demande de faire un pas en avant. Mais on trouve le progrès et pas le bonheur. D'où l'idée de faire un pas de côté. En faisant ce pas de côté, par exemple, on passe à côté des guichets.."

Pour le reste, n'ayant plus tout à fait 20 ans, je redoutais un peu le côté utopie-libertaire de 74, même si je reste branché sur l'équipe qui présida à la destinée de ce film atypique, pour en lire encore aujourd'hui sans faute sa production hebdomadaire.
Mais l'esprit loufoque et décalé de GéBé plane. Au delà de la forme prêtant forcément le flan à la caricature, une certaine poésie et un esprit d'auto-dérision salutaire qui nous invite, le sourire aux lèvres, à nous regarder pédaler: bien des questions des seventies demeurent sans réponses aujourd'hui.

Créée

le 30 mars 2012

Critique lue 1.6K fois

30 j'aime

3 commentaires

guyness

Écrit par

Critique lue 1.6K fois

30
3

D'autres avis sur L'An 01

L'An 01
Critique_noir
7

Un film mal fichu que l'on n'a pas le droit de manquer

L'An 01 n'est sans doute pas un film parfait, il est même bourré de défauts et traversé d'un parti pris qui ne laisse pas la place au doute. Alors évidemment, on peut, 40 ans après, faire la liste...

le 4 janv. 2013

9 j'aime

4

L'An 01
Ambrrruh
5

J'ai fait un pas de côté...

... et du coup je n'étais plus en face de mon écran. Ce film je l'ai d'abord trouvé génial, puis complètement absurde. En niant tout ce qui nous amené jusqu'ici, on en fini forcément par se nier soi...

le 9 août 2011

8 j'aime

3

L'An 01
melakitch
8

Un film imparfait qu'on a dans la peau, comme un bon pote.

J'ai découvert l'an 01 en cherchant des films sur les alternatives à notre societé. Je l'ai regardé sans savoir qu'il était tiré d'une BD, quand je l'ai su, j'ai tout de suite mieux compris ce qu'il...

le 16 mars 2015

5 j'aime

Du même critique

Django Unchained
guyness
8

Quentin, talent finaud

Tarantino est un cinéphile énigmatique. Considéré pour son amour du cinéma bis (ou de genre), le garçon se révèle être, au détours d'interviews dignes de ce nom, un véritable boulimique de tous les...

le 17 janv. 2013

343 j'aime

51

Les 8 Salopards
guyness
9

Classe de neige

Il n'est finalement pas étonnant que Tarantino ait demandé aux salles qui souhaitent diffuser son dernier film en avant-première des conditions que ses détracteurs pourraient considérer comme...

le 31 déc. 2015

318 j'aime

43

Interstellar
guyness
4

Tes désirs sont désordres

Christopher navigue un peu seul, loin au-dessus d’une marée basse qui, en se retirant, laisse la grise grève exposer les carcasses de vieux crabes comme Michael Bay ou les étoiles de mers mortes de...

le 12 nov. 2014

299 j'aime

141