Haa je me doutais au titre français qu'il s'agissait d'un film de Lang ! Par contre, je ne m'attendais pas à ce que ce soit un western. Si j'avais noté le titre d'origine sur le DVD j'aurais deviné le contraire : qu'il s'agit d'un western mais pas que ce soit de Lang.

Un bon petit western bien crade ! L'on dit souvent que ce sont des réalisateurs comme Peckinpah, Leone, Aldrich ou Siegel qui ont amené la crasse dans le genre, et pourtant je trouve que déjà dans les années 50 certains auteurs dressaient des portraits très orduriers ! Boetticher par exemple. Ou ici Lang. Parce que oui, c'est pas très jolijoli tout ça. Après 5 minutes d'un idéal romantique et de propreté, on vire au cauchemar (ça n'empêche pas quelques notes d'humour, rassurez-vous). Après ça part en poursuite acharnée, puis une sorte de huis clos, puis un braquage... que de surprises ! Lang offre ici un scénario qui bouge beaucoup, le spectateur en a pour son argent ! C'est la force du film et en même temps sa faiblesse. Car en changeant de registre et de ton aussi souvent, le spectateur peut regretter que le réalisateur ne s'arrête pas à un moment pour justement en approfondir un (en l'occurence, j'espérais qu'on reste en huis-clos). En plus les personnages sont bien traités même s'ils ont à peu près tous un trait de caractère simple.

La mise en scène de Lang n'est pas étrangère à la réussite du film ; le réalisateur allemand comprend bien qu'un découpage doit être vivant et ainsi alterner gros plans et plans d'ensemble. C'est ce qu'il s'efforce de faire, en ajoutant ici et là des travelling pour monter la tension ; malheureusement il reste trop de plans tournés de façon théâtrale. Je regrette aussi que le réalisateur n'ait pas joué davantage avec le technicolor ; certaines scènes jouissent d'une très belle lumière (des décors peints très beaux, rappelant la gloire de l'expressionisme) mais ça reste modeste (peut-être des producteurs américains trop castrateurs ou tout simplement un Lang un peu paresseux ?). Les acteurs font bien l'affaire aussi, Dietrich qui fait tourner la tête des hommes, Arthur Kennedy a un regard de fou furieux et puis Mel Ferrer très charismatique (je l'ai déjà vu dans un film mais je ne sais plus lequel).

Bref, un chouette western, un peu sale, un peu sombre.
Fatpooper
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le 16 mai 2014

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Fatpooper

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