Ange déçu
J'ai mis plus d'un mois à voir ce film, j'avais pas compris que c'était un western ! Du coup, j'ai passé les cinq premières minutes du film à me flageller en guise de punition. Le film est de 1947,...
Par
le 24 août 2012
10 j'aime
9
- Sacré Quirt !
- Il va en avoir besoin.
- Non. Seul celui qui porte une arme en a besoin.
- Vous allez en faire quoi ?
- L'accrocher au mur de mon bureau. Avec une corde neuve.
L'ange et le mauvais garçon est un western intimiste très agréable avec John Wayne, qui pour sa première production sous la réalisation de James Edward Grant présente un film haletant, un peu cul cul la praline sur les bords, mais efficacement romanesque et sentimentaliste. Une production bien gérée au budget conséquent, composé d'une technicité élevée, et d'une superbe photographie mettant en valeur les magnifiques décors de Sedona en Arizona. La réalisation est de bonne facture, la mise en scène est étonnamment brillante. Le scénario bien que simplet par moments dans sa thématique réussit à être pertinent. Le rythme bien qu'un peu décousu ne rend jamais le film ennuyant. Les actions sont sympathiques dans la plus pure mouvance des westerns traditionnels. On y retrouve des poursuites à chevaux, des fusillades, jusqu'à la fameuse bagarre dans le saloon. On a même droit à des scènes mémorables comme l'impressionnante chute dans le vide de la montagne, ou encore le duel final avec son étonnante et poignante conclusion.
John Wayne dans le rôle de Quirt Évans fait preuve comme d'habitude de solidité, et de charisme. Incarnant un bandit macho ne connaissant que la loi du plus fort, qui va être recueillie par une famille de Quakers contre l'avis général de la communauté. Sa morale et son comportement sont vite remis en question par Penelope la fille de la famille, qui dès le premier regard tombe éperdument amoureuse de lui. Gail Russell est magnifique, elle incarne un personnage manquant de relief dans son écriture, qu'elle sublime pas sa fascinante performance, son sourire radieux, et son regard pétillant. Un duo efficace formant un couple convaincant. Harry Carey en Marshal est très bon, il amène un regard réaliste au récit. Il est celui qui donnera le mot de la fin. Un personnage sympathique et appréciable.
Le cinéma est une fenêtre ouverte sur le monde, et dans L'ange et le mauvais garçon il insiste tout du long sur la corruption de l’homme et la nécessité d’un jugement par le non-jugement. Un film qui tire sa force de son discours théologique et idéologique, à travers des tenants et aboutissants de l’expérience humaine, par un mouvement religieux sans clergé ni rite, ni sacrements, fondé sur l’expérience directe de la lumière intérieure que chacun porte en soi. Je parle des Quackers. Une approche intéressante de cette pratique. La rédemption prend la place sur la vengeance, par l’intercession d’une médiatrice, incarné par Gail Russell, émouvante de sincérité et aussi terriblement naïve. Un renversement, intérieur et spirituel à travers l'amour, métamorphosant John Wayne, qui d'un simple regard de sa bien-aimée remettra son arme à feu, mettant ainsi un terme à sa vengeance, et à sa vie antérieure.
CONCLUSION :
L'ange et le mauvais garçon est un far west réalisé par James Edward Grant, épaulé par John Wayne qui signe sa première production. Un western en noir et blanc agréable à suivre tirant sa force de son duo vedette. Une intrigue livrant un récit édifiant et haletant avec quelques points tout de même contestables. Les amateurs du genre western made in John Wayne y trouveront leurs comptes.
Un bon moment, pour un western touchant.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes « WESTERN ! » : classement du meilleur au pire des films du genre et Les bagarres dans les westerns
Créée
le 27 mars 2020
Critique lue 492 fois
30 j'aime
14 commentaires
D'autres avis sur L'Ange et le Mauvais Garçon
J'ai mis plus d'un mois à voir ce film, j'avais pas compris que c'était un western ! Du coup, j'ai passé les cinq premières minutes du film à me flageller en guise de punition. Le film est de 1947,...
Par
le 24 août 2012
10 j'aime
9
1947, John Wayne profite de sa notoriété pour tâter de la production avec ce petit western pas particulièrement transcendant mais qui se regarde tout de même. C'est l'histoire d'un homme qui pratique...
Par
le 22 juil. 2012
10 j'aime
7
Voici un western qui dégage un charme fou. C'est un film réalisé par le scénariste James Edward Grant en 1947. L'histoire est plutôt originale. Quirt Evans est un gangster gravement blessé qui est...
Par
le 22 juin 2021
6 j'aime
1
Du même critique
La vie est une comédie dont il vaut mieux rire. Sage, le sourire est sensible ; Fou, le rire est insensible, la seule différence entre un fou rire et un rire fou, c’est la camisole ! Avec le Joker...
le 5 oct. 2019
172 j'aime
142
Enfin ! Amis cinéphiles, voici un jour qui doit être fêté ! Une nouvelle oeuvre de Tarantino a vu le jour, et ce n'est pas anodin. Cette superbe journée tout en fraîcheur est tout à fait appropriée...
le 15 août 2019
137 j'aime
82
Le monde se divise en deux mon ami, ceux qui ont la corde au cou et ceux qui la leur coupent… Oui seulement celui qu’a la corde cou c’est moi, moi je risque gros, c’est pourquoi la prochaine...
le 5 déc. 2020
135 j'aime
94