tango à Tokyo
Une bande de détraqués filmée de façon détraquée (je vérifie sur le champ que Torpenn l'a ajouté à sa liste «pugilats et bastons épiques), autour du mal-être des gens, depuis la mère de la...
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le 13 mars 2011
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Unagi explicite non sans lourdeurs – volontaires ? – la métaphore filée de l’anguille qui prête son nom au film pour mieux en détourner la symbolique bien plus pernicieuse sinon : si elle dispose en effet d’une signification relative à la filiation et renvoie à l’illégitimité du bébé que porte Keito, elle désigne également, et peut-être surtout, la pulsion de mort inhérente à la sexualité qui gouverne l’être humain, masculin comme féminin.
Le portrait croisé de deux individus condamnés à une vie en marge de la société et de la légalité, en témoigne la localisation reculée du salon de coiffure, sonde les puissances obscures à l’œuvre dans l’expression du désir et dans son assouvissement : le regard porté sur Takuro emprunte au cinéma de Fritz Lang, qui articulait si bien les questions de meurtre et de loi par le biais d’un féminin encore et encore sacrifié ; en revanche, celui qui définit la femme non comme une potiche victimaire mais comme le pendant féminin de l’homme se revendique davantage d’un Nagisa Ōshima. Le choix de la chronique retranscrit la simplicité apparente des protagonistes, couve une violence sourde qui rejaillit tantôt par des accès de rage – rappelant cette fois le giallo – tantôt par des fuites, des absences, des rendez-vous manqués. Un plan synthétise toute la démarche narrative et esthétique de Shōhei Imamura : la projection de Takuro en modèle réduit sur la vitre de l’aquarium où s’agite ladite anguille, soit l’impuissance de l’être humain à dépasser ses pulsions et la beauté paradoxale que produisent ses combats et ses
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le 16 oct. 2024
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