Critique pour le site Le Bleu du Miroir
Sur le papier, le second film de Katharina Muckstein avait suscité l’intérêt. Mati, adolescente revêche préférant faire de la moto avec ses amis que de se mettre du vernis, se retrouve perturbée par une nouvelle amitié avec Carla.
Interrogation sur l’identité sexuelle, construction de soi, passage de l’adolescence à l’adulte ; des thèmes maintes fois exploités au cinéma mais qui demeurent pertinents quand le scénario et la mise en scène les servent avec finesse. Ce que fait avec douceur, et parfois brutalité, L’Animale. Les questionnements vont même au-delà, la réalisatrice parle de la difficulté d’aimer à travers la figure du meilleur ami Seb, mais aussi du couple parental dysfonctionnel. Il est aussi question de genre, de masculin/féminin avec la désuète robe rose devenue spectre archaïque de la féminité.
Dans cette quête pour trouver sa place, on assiste au développement de Mati, incarnée avec justesse par Sophie Stockinger. Un cheminement personnel amené avec soin tout comme l’esthétique du film où la nature, parfois métaphorique, est magnifiée par la lumière tandis que la musique, matière quasi palpable, vient en contre point. Katharina Muckstein ne révolutionne pas le genre mais offre un film agréable et intime.