"...Mais femme jusqu'au bout des seins,
"Ayant réussi l'amalgame
"De l'autorité et du charme"...
Les bégueules et hypocrites de tout poil peuvent cracher dans leur soupe, cela ne m'enlèvera en rien le charme vénéneux de ce petit thriller estival qui opère encore, presque quarante ans après sa sortie... combien de films du même genre passent aussi bien le cap que celui-ci ?
Je trouve certains thèmes bien exploités; le regard du réalisateur sur la psychologie féminine dans la rivalité mère-fille est intéressant ici, assez inhabituel, surtout pour l'époque. D'un côté, la maturité du personnage interprété par Caroline Cellier, fidèle à son air blasé de baiseuse fatiguée, jouant ici la mère-copine, un brin masochiste ("tu me diras quand ce sera le moment de décrocher ?") et de l'autre, sa fille Chris (Valérie Kaprisky), bien vicieuse et perverse pour son âge (quoiqu'un peu plus vieillie dans le film, censure oblige, par rapport au bien jeune personnage du roman).
Pas de chance pour Chris, "c'est la mèr(e) qui prend l'homme" (ce n'est pas que j'aime Sardou ou Renaud, mais comme ça on reste dans le ton) : le playboy Romain, incarné par un Giraudeau au regard bleu lagon et sourire ultrabrite, entre deux répliques qui tuent. Personnage également adouci par rapport au voyou du roman.
C'est là le meilleur rôle de Valérie Kaprisky, dont la plastique aura marqué les esprits, et peut-être un je ne sais quoi de folie furieuse dans les yeux (la séquence de la danse guerrière de "Salomé", en synchro avec le ballet aquatique de ses alliées, est assez remarquable), mais dont le jeu, hélas, ne vaudra jamais celui d'une Glenn Close dans Liaison Fatale.
Bref, un cocktail de topless sensuel et provocant comme on n'en verra probablement plus, avec ce film de plage qui reste le plus populaire de son auteur-réalisateur.