Camille apparait comme l'archétype du célibataire vieux garçon et content de l'être, égoistement retranché dans une existence sans partage et incapable de concrétiser ses aventures. Pour ses maitresses encombrantes, le séducteur quadragénaire invente un jour une fiancée imaginaire, un alibi qui pourrait devenir une liaison contraignante.
Philippe Le Guay aurait pu s'en tenir à cette situation de vaudeville, habilement agencée au demeurant. Pourtant, cette arlésienne nommée Juliette ne tarde pas à représenter, pour le personnage de Fabrice Luchini, étoffant au passage d'un point de vue psychologique son portrait, un idéal féminin romantique. A tel point que Camille semble se complaire dans la forme de mythomanie qu'entraine son mensonge.
Malgré une mise en scène un peu quelconque, le film fait une comédie sympathique et charmante, avec des seconds rôles féminins séduisants et un Luchini bien dirigé, c'est-à-dire que le réalisateur a su canaliser la verve et l'éloquence naturelles du comédien.