Régulièrement, un ancien comique français, du splendide par exemple, revient sur grand écran pour LA comédie désopilante (si l'on en croit l'affiche); parfois ça passe (Madame Irma), souvent ça casse (à peut près n'importe quel film de Clavier). L'origine du problème est assez ambigue: soit ça vient du scénario soit ça vient de la mise en scène. L'antidote illustrera le propos.

La mise en scène est clinquante, inspirée par les plus grandes comédies américaines tout public (on pensera notamment aux films de Jim Carrey durant les 90's). C'est léché, la musique accompagne véritablement l'action et les personnages. Le découpage est simple tout comme le montage: clair et efficace quoi. On pourrait juste reprocher le fait qu'il n'y a pas d'âme dans ce type de réalisation. Et les moyens français étant que, si l'on retire certains effets dûs au grand angle, on a l'impression de regarder un téléfilm tourné à la base en 4/3 et qui a par la suite était apposé de quelques volets scopiques.

Le scénario est plutôt franchouillard. Il y a un objectif un peu débille, des péripéties loufoques, une résolution burlesque. Les gags sont vraiment taillés pour les acteurs (Clavier et Villeret en tête). Soit, une recette des milliers de fois exploitée depuis les 60 's jusqu'au 80's (voir même début 90's).

Ce qui fait que ça ne marche pas, c'est le mélange de ces deux aspects diamétralement opposés. Si l'on revisionne un bon vieux gendarme, ou un bronzé, ce qui anime le script, c'est le côté potache de la mise en scène. Le spectateur baigne aux confins du Z français qui vient renforcer le côté absurde du propos. On a obtenu ainsi une pléade de succès français.

Bref, l'antidote aurait dû adapter son scénario à sa mise en scène ou le contraire, car là, rien ne fonctionne. Un Villeret pas drôle, c'est triste (pas étonnant qu'il soit mort pas longtemps après l'avoir fait). Clavier, par contre, on a l'habitude. Ce qui est vraiment dommage c'est que même dans 20 ans il sera très difficile d'en rire au second degré, tant la mise en scène est irréprochablement sérieuse et premier degré.
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le 15 avr. 2012

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