L'antre de la folie c'est un peu John Carpenter qui essaie de faire du David Lynch sans jamais vraiment y arriver, et c'est là qu'on s'aperçoit que brouiller la frontière entre le rêve et la réalité est un exercice bien plus difficile qu'il n'y paraît...
Ca commence presque bien pourtant, comme dans tous les films de ce genre l'intrigue met un certain temps à s'installer donc on fait preuve d'un peu de patience, en se disant que les choses vont devenir de plus en plus étranges (et intéressantes), en essayant de ne pas remarquer un montage parfois douteux ou des musiques ringardes vomies tout droit des années 90.
Puis le film progresse, on en apprend plus sur l'histoire et on s'ennuie toujours autant. L'univers de l'antre de la folie fait un écho non dissimulé à H. P. Lovecraft mais on a plutôt l'impression de regarder du R. L. Stine. On n'a jamais peur, on n'est jamais dérangé, on continue d'espérer un final explosif mais on sait très bien au fond de nous qu'il ne viendra jamais.
Il essaie pourtant très fort de nous mettre mal à l'aise ! A grand renfort de gros plans pour qu'on comprenne bien ce qui est censé nous faire peur. Si vous n'aviez pas saisi que le tableau dans l'hôtel était effrayant ne vous inquiétez pas, vous le reverrez encore quatre fois. Si la mise en scène ne brille pas par sa subtilité, elle n'est malheureusement pas non plus aidée par son casting ou par ses créatures au rendu peu convaincant, à moins qu'il ne s'agisse d'un hommage aux Power Rangers et dans ce cas là c'est plutôt réussi.
L'antre de la folie part d'entrée de jeu avec un handicap, ce qu'il essaie d'accomplir a déjà été fait - et bien mieux - par d'autres. Les avis négatifs sur ce film semblant être minoritaires, je me dis qu'il y a quelque chose que je n'ai pas saisi et que je l'apprécierai peut-être à sa juste valeur dans 20 ans. En attendant je pourrai toujours me consoler devant The Shining ou Lost Highway...