Et hop ! Encore un nouveau film où John Carpenter n'a rien perdu de son talent qui lui a fait monter en notoriété. Il recommence ses délires sans nous laisser le temps à la réflexion. Un film contenant un scénario totalement biscornu et irréel pour nous faire vivre un monde cassant les codes de la réalité des choses. Un long-métrage ayant certaines caractéristiques similaires à une des précédentes réalisations du réalisateur, les aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin. Comme le titre du film l'indique dans un certain sens, c'est une pénétration glauque d'un assureur qui est à la recherche d'un écrivain à la fois disparu et très célèbre. Plus ce dernier progresse dans l'enquête, plus il se rend compte que les histoires de genre fantastique et écrites par l'écrivain sont réelles.
Sam Neill collabore une seconde fois avec John Carpenter après avoir joué un rôle dans Les aventures de l’homme invisible. Un acteur dont on ne peut pas l’oublier pour sa mémorable interprétation du professeur Grant dans Jurassic Park. Dans cette réalisation, il prête très bien ses traits pour camper un assureur se retrouvant coincé dans un délire paranoïa. Ses expressions et ses regards marqués par la désespérance sont lisibles sur son visage à chaque moment du film. Un acteur occupant un personnage hautement présent pendant le long-métrage et qui sait nous faire embarquer dans sa folie cauchemardesque. Jürgen Prochnow anime bien un écrivain se comportant comme un vrai souffre-douleur pour le héros avec sa passion pour l’écriture de romans aux univers à faire perdre la raison à n'importe qui. Les autres acteurs et actrices sont bien présents pour renforcer le côté spectral du film.
John Carpenter est un démon du plaisir. C’est un grand maître de l’horreur. Il se sert du cinéma pour étaler son talent incontestable de réalisation de films fantastiques et d’horreur sans en faire trop. Il n’a aucune limite. Il ne peut pas s’empêcher de laisser une scène sans rien qu’anormal se produit. C’est du délire complet avec des séquences ou des scènes aussi folles et démoniaques les unes après les autres. Sans compter la puissance et l’esthétique bien soignée des effets spéciaux qui vous saisit comme un rien et le design des créatures vous pétrifiant en un seul regard. Et bien sûr, John Carpenter n’est pas du genre à oublier des détails. Un scénario bien pensé. Un don révélateur pour la composition de musiques. De l’horreur à juste dose. Du fantastique paradoxal. De la tension incassable. Un monde imaginaire très harpant. Que des éléments que John Carpenter ne s'est pas gêné de les impliquer dans sa folle réalisation. Surtout quand on le mêle avec celui de la psychiatrie, un monde où on ne peut pas trouver pire pour nous rassurer.
Une fois de plus, John Carpenter prouve qu’il reste un excellent réalisateur ayant très bien compris comment nous rendre curieux à son style artistique loin d’être copiable. C’est un réalisateur presque de même veine que Steven Spielberg et ayant un goût loyal du cinéma. On l’a toujours ressenti cette passion dans tous ses longs-métrages. Y compris dans ce film. Bienvenue dans le délire cinématographique du Big John. Un maître de l’horreur et du fantastique méritant bien son titre. 9/10
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