Enquête archéologique sur fond de conflit géopolitique

Une statue d'Apollon a été découverte au large de la bande de Gaza. Quelques privilégiés triés sur le volet ont pu la voir. Rapidement, elle disparait. Les experts se succèdent devant la caméra, comme autant de témoins donnant leur version des faits. La statue de bronze est-elle authentique ? A-t-elle vraiment été découverte dans la mer ? Dans une région où les terres sont contestées, occupées et convoitées, seule la mer n'appartient à personne... Aux yeux d'un expert francophone, la corrosion n'est pas authentique... serait-ce donc un faux ?

La vérité n'a pas le droit de cité dans le pays. Il faut se contenter d'une vérité minimale : un bronze d'Apollon a été trouvé. Ne pas se laisser embrumer par les rumeurs et les mensonges. Qui croire ? Qui protège la statue actuellement ? Tentative diplomatique d'un missionnaire culturel suisse : construire un musée à Gaza pouvant accueillir les trésors détenus par le ministère des antiquités... dont la statue d'Apollon. Le temps presse. À défaut de pouvoir entreprendre une restauration, il faudrait stabiliser la corrosion du métal au plus vite. La statue est déjà hors de l'eau depuis deux ans.

« Vous êtes un romantique », se voit répondre le documentariste par un dignitaire religieux local. S'en suit une dissertation sur la notion de mythe, comme pour mettre fin avec élégance aux quesionnements. Le destin de cet Apollon de bronze est aussi fabuleux que le mythes grecs dans lesquels il s'incarne.

Le film est un prétexte pour porter un regard différent sur le conflit israélo-palestien. Les luttes pour l'appropriation et la conservation de l'Apollon, dieu des arts et de la beauté, sont politiques, en cela qu'elle symbolisent la volonté d'émancipation d'un peuple sur son territoire devant affirmer sa culture et l'identité contre son occupant.