L'Apollonide, souvenirs de la maison close par JimAriz

Souvenirs de la maison close du XIXème au XXème, ces femmes vivant reclus et assouvissant le désir des hommes. L'histoire de L'Apollonide est un film rare du cinéma français alors que la maison close étant une spécialité française. Comme la vie de ces femmes le film est un huit-clos avec une très brève sortie en extérieur et une quasi inexistence du monde extérieur (hormis une petite évocation de La Guerre des Monde de H.G. Wells par exemple). Ce film traite moins de la prostitution que de la vie recluse de ces femmes : l'isolement.

Bonello nous offre un film d'une infinie beauté, les décors et les costumes sont parfaits. Les actrices? Aussi différentes que pétillantes, le casting est sans fausses notes. Bonello ne s'attarde pas sur les ébats amoureux, ça aurait été trop facile. (Hormis quelques split-screen). Le sexe est en arrière plan, il est là, il fait parti du décor mais n'est jamais montré explicitement ni vulgairement. C'est beau. Les lents mouvements de caméra nous emportent pour mieux comprendre les mécanismes de ces maisons.
L'histoire de Madeleine structure le récit et nous offre, avec les larmes de spermes, une image hautement poétique et symbolique.
Le film est beau, ses images sont belles, ses femmes sont belles. Bonello insère encore du beau dans l'étrange atmosphère du bordel.

Mais alors que penser du plan contemporain final? Une nostalgie des maisons closes? La prostitution sur le bord de la route étant un peu dégradante. Peut-être est-ce simplement l'image de Clotilde, prostituée voulant payer ses dettes pour sortir de ce métier se retrouve finalement, un siècle plus tard toujours enfermée dans ce milieu. Même si elle est sortie de la maison close, elle reste dans l'isolement de la prostitution.
La prostitution nous plongeant dans une infinie solitude...
JimAriz
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Cannes 2011

Créée

le 25 sept. 2011

Critique lue 405 fois

2 j'aime

JimAriz

Écrit par

Critique lue 405 fois

2

D'autres avis sur L'Apollonide, souvenirs de la maison close

Du même critique

Cannibal Holocaust
JimAriz
2

Une horreur sans nom

Cannibal Holocaust est très vite devenu archi-culte grâce aux nombreux scandales qu'il a suscité. Interdit aux moins de 16 ans dans sa version censuré. Accusé d'avoir réalisé un snuff-movie, le...

le 6 nov. 2011

20 j'aime

8

Restless
JimAriz
8

Une douceur...

Ah ! Le cinéma de Gus Van Sant, ces images, ces musiques qui bercent ces adolescents en marge de la société... C'est cette fois-ci traité avec beaucoup de légèreté malgré l'image de la mort ambiante...

le 24 sept. 2011

18 j'aime

Attache-moi !
JimAriz
7

Critique de Attache-moi ! par JimAriz

Attache-moi !, le gros scandale espagnol aux Etats-Unis, est une oeuvre phare d'Almodovar révélant déjà toute l'essence de son oeuvre. Le cinéaste espagnol met en scène une histoire d'amour...

le 27 mars 2013

14 j'aime