L'Apollonide, souvenirs de la maison close par JimAriz
Souvenirs de la maison close du XIXème au XXème, ces femmes vivant reclus et assouvissant le désir des hommes. L'histoire de L'Apollonide est un film rare du cinéma français alors que la maison close étant une spécialité française. Comme la vie de ces femmes le film est un huit-clos avec une très brève sortie en extérieur et une quasi inexistence du monde extérieur (hormis une petite évocation de La Guerre des Monde de H.G. Wells par exemple). Ce film traite moins de la prostitution que de la vie recluse de ces femmes : l'isolement.
Bonello nous offre un film d'une infinie beauté, les décors et les costumes sont parfaits. Les actrices? Aussi différentes que pétillantes, le casting est sans fausses notes. Bonello ne s'attarde pas sur les ébats amoureux, ça aurait été trop facile. (Hormis quelques split-screen). Le sexe est en arrière plan, il est là, il fait parti du décor mais n'est jamais montré explicitement ni vulgairement. C'est beau. Les lents mouvements de caméra nous emportent pour mieux comprendre les mécanismes de ces maisons.
L'histoire de Madeleine structure le récit et nous offre, avec les larmes de spermes, une image hautement poétique et symbolique.
Le film est beau, ses images sont belles, ses femmes sont belles. Bonello insère encore du beau dans l'étrange atmosphère du bordel.
Mais alors que penser du plan contemporain final? Une nostalgie des maisons closes? La prostitution sur le bord de la route étant un peu dégradante. Peut-être est-ce simplement l'image de Clotilde, prostituée voulant payer ses dettes pour sortir de ce métier se retrouve finalement, un siècle plus tard toujours enfermée dans ce milieu. Même si elle est sortie de la maison close, elle reste dans l'isolement de la prostitution.
La prostitution nous plongeant dans une infinie solitude...
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