Fabcaro le sauveur? Ben non
Beaucoup espéraient de L'Iris blanc quand il s'est fait savoir que Ferri avait quitté le navire pour être remplacé par Fabcaro; auteurs de nombreux livres cultes aussi bien hilarants...
le 27 oct. 2023
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Reconnaissez-vous ceci?
https://www.youtube.com/watch?v=EF09geGNIi4
Tout a commencé par un poème de Goethe nommé L'Apprenti Sorcier écrit au XVIIIe siècle. Le siècle suivant, L'Apprenti Sorcier fut adapté en poème symphonique par le compositeur Paul Dukas. Il s'agit d'une des rares "oeuvres survivantes" ayant échappé aux mains enragées de son auteur si perfectionniste ayant détruit la plupart de ses oeuvres ne les jugeant pas assez musicalement parfaites.
L'homme défunt ne se serait jamais douté que le siècle d'après, son oeuvre serait repérée par les Studios Disney voulant faire remonter la popularité de sa mascotte dans l'estime du public.
En effet, à cette époque, les cartoons de Donald cartonnent tant que la souris aux grandes oreilles commence à vivre dans son ombre; l'exemple le plus flagrant étant Mickey bienfaiteur où le canard colérique et malchanceux vole largement la vedette à la souris gaie et souriante
(cartoon originellement en noir et blanc ayant eu droit à une seconde version en couleurs)
https://www.youtube.com/watch?v=dfDMoYFUSI0
Ajouté à cela le fait que, par la suite, Donald a eu droit à son premier cartoon solo nommé Inventions Modernes...
https://www.dailymotion.com/video/x3sr9fv
...Mickey semblait être prêt à sombrer dans l'oubli.
Durant cette période, un cartoon adapté de L'Apprenti Sorcier de Paul Dukas était envisagé avec le nain Simplet dans le rôle-titre afin de faire découvrir cette oeuvre méconnue grâce à la présence d'un personnage aimé du public dans le rôle-titre.
Mais la popularité de Mickey étant essentielle pour la compagnie de la souris aux grandes oreilles, Simplet fut évincé au profit de la mascotte des Studios Disney.
(ce qui, au final n'est pas plus mal vu que LE nain un peu bébête mais tout gentil aurait été totalement out-of-character durant cette scène où le protagoniste fait preuve d'une grande brutalité...
Ainsi naquit le plus célèbre court-métrage de la souris aux grandes oreilles devenu aujourd'hui culte.
De plus, il ne s'agit pas de n'importe quel court-métrage. En effet, il ne faut pas oublier que le concept d'origine du court-métrage étant de mêler musique classique et animation a inspiré l'un des plus célèbres chefs d'orchestre à aller plus loin dans ce concept: Léopold Stokowski.
Intéressé par l'idée de mêler musique classique et animation, Stokowski a accepté de diriger un orchestre local pour l'enregistrement de la bande sonore de L'Apprenti sorcier, mais le court métrage lui inspire un projet plus ambitieux, une « série d'interprétation en animation de thèmes musicaux »
Et c'est ainsi que naquit le Grand Classique Disney Fantasia, le culte film ayant fait découvrir la musique classique à un large public n'étant pas familier avec cette dernière.
Quelle personne non-mélomane n'a pas découvert L'Apprenti Sorcier de Dukas et La nuit sur le Mont Chauve de Moussorgsky à travers le sorcier Yensid...
(inversez les lettres de ce mot et vous découvrirez un truc rigolo)
...la sympathique souris aux souriante et l'immense démon cruel Chernarborg?
Les trois personnages devinrent si charismatiques auprès du public qu'ils furent inclus dans la série de jeux-vidéos Kingdom Hearts, série de jeux n'étant pas du tout impopulaire.
Revenons maintenant à ce qui nous intéresse à savoir L'Apprenti Sorcier version Disney.
L'histoire est la suivante: Mickey devant remplir un réservoir avec des seaux d'eau mais étant fasciné par la magie du sorcier Yensid, la souris s'empare du chapeau magique du sorcier afin d'ensorceler un balai pour qu'il fasse sa corvée à sa place. Malheureusement, Mickey ne connaissant pas la formule pour arrêter l'enchantement, le balai continue à remplir le réservoir malgré le fait qu'il ait été entièrement rempli. Résultat, une énorme inondation se répand sur les lieux tandis que Mickey cherche désespérément une solution pour réparer sa bêtise.
Ce qui est brillant est que la partition de Paul Dukas a été réorchestrée pour le meilleur afin de mieux coller à l'animation du court-métrage où la musique fait tout: pas de dialogues, pas de bruitages ces derniers étant illustrés par des instruments de musique notamment durant cette scène
https://youtu.be/Rj_kHQvIhXA?t=48
En effet, la partition originale ne contenait non pas huit mais deux coups cymbales accompagnés de deux coups de timbales.
Sans compter le fait que les créateurs du court-métrage ont joués avec la partition existante pour rendre l'histoire encore plus chaotique que dans le poème original.
En effet, alors que dans l'histoire de base, l'apprenti se contentait de couper le balais en deux donnant ainsi naissance à deux balais s'entraidant pour aggraver la situation, le court-métrage, lui, mets en scène un Mickey coupant le balai en plusieurs morceaux donnant ainsi naissance à une armée entière de balais transformant l'inondation en tempête/raz-de-marée noyant Mickey dans un tourbillon.
De plus, d'autres scènes n'étant pas dans l'histoire originale ont été ajoutées notamment le rêve de Mickey, scène la plus dynamiquement belle du court-métrage
Une autre liberté d'adaptation est également la bienvenue dans le court-métrage. En effet, alors que le maître de protagoniste est austère dans l'histoire de base, Yensid, lui, bien qu'également sévère, semble plus paternel envers Mickey...
...car une fois que ce dernier a comprit son erreur, il lui fait un petit sourire complice tout en lui montrant de façon très claire que ce qu'il ne doit plus recommencer à faire ce genre d'acte aussi irréfléchi en lui donnant un magistral coup de balai dans les fesses.
Ajoutons à tout ceci la meilleure qualité du court-métrage: la manière de mettre en scène les sortilèges.
Pour rester dans l'ambiance musicale aussi bien vocalement que visuellement, les personnages font de grands gestes des mains chaque fois qu'ils lancent des sortilèges. Gestes proches de ceux d'un chef d'orchestre dirigeant un ensemble musical. Ainsi, l'animation des sorts associée au poème symphonique de Paul Dukas ressemblent à une mise en abîme de la musique exprimant la magie inspirant/donnant naissance à des images via l'imagination de ceux qui l'écoutent.
Quoique certains gestes fait uniquement avec des doigts peuvent faire un peu trop cartoon au point de ne pas sembler avoir leur place dans la partition mais il y en a fort peu étant ainsi.
Mais est-ce que L'Apprenti Sorcier est sans défauts? Malheureusement non.
En effet, la morale de l'histoire de base n'est pas vraiment respectée dans ce court-métrage. Celle de L'Apprenti Sorcier de Goethe et de Dukas était qu'il ne fallait pas être trop arrogant et ne pas agir sans réfléchir à ses actes sous peine de provoquer des catastrophes irréparables.
De plus, si c'était une bonne idée de faire de la mascotte positive et, peut-être trop, parfaite de Disney un personnage au caractère espiègle et, surtout, plus humain (bien qu'il s'agisse d'une souris vu que Mickey est anthropomorphe), L'Apprenti Sorcier de Disney a un côté prêchi-prêcha assez agaçant.
Pour vous faire comprendre cela, je vais citer Mayo-Lek, le youtubeur Disneyphile
Vous auriez très bien pu mettre en texte sur tout l'écran LES ENFANTS, IL FAUT PAS DESOBEIR AUX PARENTS
En effet, le poème de Goethe s'achevait sur le maître mettant fin à la catastrophe et le poème symphonique de Dukas s'achevait sur l'apprenti ayant honte de son acte irréfléchi.
Dans le court-métrage Disney, si Yensid semble plus paternel que le maître de l'histoire originale, cela ne l'empêche pas de brutaliser Mickey en mode autorité musclée malgré le fait que ce dernier regrette son acte.
Il est bien d'avoir voulu "renforcer" le lien Yensid-Mickey en faisant une sorte d'épilogue entre les deux n'existant pas dans l'histoire de base mais si c'était juste pour faire une morale sur le fait que l'autorité ne devrait jamais être défiée, ça n'était vraiment pas la peine d'ajouter ce passage inédit.
Néanmoins, cet aspect moralisateur à l'excès n'empêche pas L'Apprenti Sorcier d'être excellent et d'avoir permit à une musique méconnue d'être redécouverte.
Toutefois, le fait qu'avec les années, le nom de Paul Dukas ait été oublié au profit du court-métrage avec Mickey au point que beaucoup ignorent encore aujourd'hui le nom de celui qui a composé L'Apprenti Sorcier. Certes, il a été mentionné dans Fantasia mais ne l'a pas été lors des diffusions du court-métrage et de sa mise en ligne sur Internet.
Doit-on blâmer Paul Dukas s'étant auto-censuré au point d'avoir provoqué sa propre chute dans l'oubli ou Disney d'avoir mis en avant L'Apprenti Sorcier dans les médias sans mentionner à chaque fois le nom du compositeur du poème symphonique?
Cette question demeurera sans doute sujet à débat pour toujours.
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Créée
le 15 nov. 2022
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