Un film ambitieux et foudroyant à l'univers cauchemardesque, une course-poursuite éprouvante, riche en rebondissements, émaillée de paradoxes temporels, qui suit une mécanique dramatique sans jamais perdre de vue les personnages, mais qui emmène le spectateur aux frontières du rêve et de la réalité, entre passé, présent et futur, raison et folie, anéantissant toute tentative d'explications rationnelles. Quand j'ai vu ce film en 1996, je n'y ai rien compris, revu plus tard, je n'ai pas beaucoup plus avancé, et re-revu encore récemment, je n'arrive toujours pas à rentrer dans cet univers trop glauquissime pour moi... alors je ne sais pas, où je suis allergique au cinéma de Gilliam, où je suis trop cartésien pour accepter cette effarante incursion dans l'onirique hallucinatoire.
Terry Gilliam organise à la manière de Brazil, un monde aliénant surveillé par des savants dictatoriaux, un visuel au décor futuriste fait de bric et de broc, et un voyage dans le temps sur fond d'apocalypse en accentuant le côté menaçant par un climat rugueux, des décors sales, une ambiance psychotique, une folie qui annoncent le chaos, mais je n'y souscris pas, surtout à cause du final qui me semble bien trop léger et trop plat pour avoir accepté de s'être farci 2h de tension étrange et pesante. Sans compter que l'amourette entre Madeleine Stowe et Bruce est assez ridicule en soi. Faut avouer que c'est assez barré quand même, bien dans l'esprit de Gilliam, et étrangement, même si les producteurs redoutaient le pire, ce voyage kafkaïen fut un succès.
Je retiens surtout l'interprétation, avec un Bruce Willis au crâne rasé, remarquable en malade passif et hébété face au jeu exubérant de folie pétaradante et de gesticulations hystériques de Brad Pitt qui amène un soupçon de drôlerie dans cet univers sombre ; ce rôle de déjanté loufoque lui permettait à l'époque de marquer un pas important dans sa carrière qui commençait doucement à décoller. Le reste du casting est de grande qualité. Un film qui comporte donc des atouts certains, mais pour lequel je ne suis pas réceptif.

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le 11 oct. 2017

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Ugly

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