La vie d'un chef de réseau de la Résistance, narrée de manière simple et crue. Mais pas que. Le film expose les activités de tous les échelons de l'organisation, du simple grouillot aux grands pontes, hommes comme femmes, ce qui est rare. Aucun jugement, aucun parti-pris, que des faits. Pas de héros, pas de méchant, que des hommes et des femmes.
L'Art, mais du sombre
Si le film noir devait se trouver une définition, L'Armée des Ombres pourrait en être une. Peu de dialogues, une voix off laconique et monocorde, une sobriété record, pas un sourire de tout le film, des plans fixes tout du long, et pourtant on est tenu en haleine par l'intrigue et le sort de Gerbier.
Et côté acteurs, on tutoie la perfection : Ventura, Signoret, Cassel, Meurisse, tous interprètent leur rôle avec humilité et sobriété. Parfaits.
Melville signe ici un des plus grands films français, sinon mondiaux, en tout cas de ceux qui m'ont été donnés de voir (faut pas que je m'emporte de trop non plus). Un chef d'oeuvre. Un exemple de cinéma et de Résistance.