Il nous faut tuer mathilde.
L'armée des Ombres est un film de guerre, un film de Seconde Guerre Mondiale, du côté de ceux qui agissent dans l'ombre, à Paris, en 1942. C'est le film de résistance avec Lino Ventura, Simone Signoret, Saint Luc, le masque et le Bison. Ce film est-il toujours culte?
La strangulation du premier traître, le repas avec Saint-Luc dans la cabine, Félix que l'on ne sauve pas, Lino Ventura qui court dans le couloir de la mort, et puis Mathilde et ses personnages, les dialogues entre deux mots...
Dans une esthétique froide où chaque détail compte, Melville assure le salut de chacun de ses personnages avant de les faire disparaitre dans leur réalité. Un grand moment de cinéma, pour une leçon de cinéma.
C'est juste du grand Melville en couleur monochrome, un film de guerre sans affront, un film d'amour, de peur et de témérité: c'est la voix du silence.
Envoûtant?
Propos subjectif. Soit on est dès la première séquence plongé dans la brume, saisi par le froid, l'humidité, emporté par cette fameuse bande originale, soit on fait résistance. ("jeu de mots quand tu nous tiens")
Pourquoi?
Bonne question. Soit parce que l'on n'aime pas Melville, soit parce que l'on n'aime pas le cinéma. Je passe sur tous les détails du type "oui, mais en fait moi ce film je l'ai regardé en 4 fois sur mon ordi à demi assis sur mon lit pendant que je faisais la danse du Soleil", parce que je pars du principe qu'il serait trop long d'énumérer tous ces cas de figure qui n'existeraient pas si on allait encore au cinéma pour vivre le cinéma.
Ce que je veux dire, c'est je n'entre finalement pas dans les détails parce que mince, un film comme celui-là, cela se respecte. Cela se savoure. Parce que c'est un régal. C'est une sacrée claque.