Le Jean-Pierre Melville de la seconde moitié des années 60 est tout simplement monstrueux. Il est l’auteur de 4 films géniaux :
- Le Deuxième souffle (1966)
- Le Samouraï (1967)
- L’Armée des Ombres (1969)
- Le Cercle rouge (1970)
Les principaux atouts qui font que j’aime Melville sont :
- Sa signature visuelle épurée (peu de mouvements, privilégie le cadrage millimétré et une photographie précise aux couleurs grisâtres).
- Ses personnages travaillés, profonds et tourmentés.
- Ses scénarios qui tournent souvent autour d’un coup monté, de sa préparation à son déroulement.
- Pas de blabla inutile (va à l’essentiel ce qui est rare dans l’hexagone pendant cette période).
L’Armée des Ombres possède tous ces atouts. Il est même un cran au dessus au niveau visuel et dans la puissance du scénario. Ce n’est pas un polar pur et dur comme les 3 autres que j’ai cité. Car L'Armée des ombres est à la fois un hommage à la défense des libertés (l’action du film se déroule pendant la Seconde guerre mondiale), qui fait du bien encore aujourd'hui. Mais il ne tombe pas dans le politiquement correct. Il montre aussi la face sombre de la résistance. Tout n’est pas blanc d’un côté et noir de l’autre. Le monde est gris. D'où le lien intéressant entre la forme (les couleurs) et le fond.