Exit Stephen Chow, re-enter Chow Yun Fat pour ce 4ème épisode de la franchise qui se présente en fait comme le vrai 2ème (son titre chinois le stipule), suite directe de l'opus originel. Le Diable du Jeu retrouve la trace du Dieu du Jeu, reclus dans un château en France, pour le contraindre à l'affronter et ainsi lui prouver sa supériorité ludique. Et c'est aussitôt un gros coup de pression avec un gunfight généralisé (brève séquence lunaire où la bonne défouraille au pompeux tout en gueulant des jurons français) et un avortement sauvage (hors-champs) de l'épouse de Chow afin de déposer le fœtus en bocal sur son bureau (plein-champs) ! Ça te pose un méchant, ça.
C'est en toute logique qu'après une telle introduction vénér', le film devient une comédie dans la lignée des deux précédents épisodes, certes moins barré qu'avec Stephen Chow, mais tout de même bien brindezingue voire carrément absurde (la négociation de dette de slip avec l'agent secret qui maitrise la griffe de l'aigle des pieds). J'avoue m'être surpris à régulièrement m'esclaffer devant cet humour loufoque. Contraint à l'abstinence par une promesse faite à son épouse agonisante, le Dieu du Jeu doit ramener le fils d'un mafieux taïwanais sur son ile mais il faut traverser la Chine, ce qui occasionne moult aventures et constitution progressive d'une équipe de bras cassés (dont un Elvis Choi qui passe de capitaine de police communiste à chantre du capitalisme taïwanais). À noter que le film est polyglotte, les persos pouvant parler français, anglais, cantonnais ou mandarin, ce que je trouve toujours sympa.
L'arrivée à Taïwan permet de relier les arcs scénaristiques car l'infâme Dieu du Jeu y possède un casino géant et que le délai d'abstinence de 1 an va prendre fin dans quelques jours. God of Gambler's Return se rappelle alors qu'il est censé être un film sur les jeux d'argent, et après une nouvelle fusillade à la HK (avec l'inamovible M. Dragon qui traverse toute la franchise) et des séquences dingos de black jack kung-fu et de roulette baston, on a enfin droit à un duel bien tendax entre les sommités du poker... qui emploient plus la magie que les compétences techniques. J'ai donc passé un bon moment, bien aidé par des acteurs charismatiques et impliqués (même le gamin est génial).