De l’utilité de se laver les oreilles
Voilà un court métrage aujourd’hui sans grand intérêt, d’après moi. Un Silly symphony bien décevant en tout cas.
Déjà, il y a les lutins qui travaillent en chantant et en sifflant, à tel point qu’on dirait des nains ! Déprimant au possible… Ensuite, on dirait presque de la propagande en faveur du travail à la chaîne, avec des lutins joyeux et épanouis. Et bien qu’à un moment on ait un clin d’œil à Chaplin (avec un Charlot), on n’est pas dans les Temps modernes, et si ça se voulait drôle, ça n’est pas réussi, c’est uniquement descriptif, sans gag car les lutins, forcément, sont fidèles au poste pour finir les cadeaux des enfants, faut pas déconner, la grève n’est pas pensable chez le Père Noel, on a des commandes à honorer, bordel ! Cette partie sur la chaîne de montage est en effet trop descriptive et répétitive, sans être amusante : on voit un lutin qui scie un rondin tandis qu’un autre plante la tête du futur cheval de bois (deux fois), un lutin qui cloue les pattes du cheval (trois fois), un autre qui fait un trou dans le bois pour la queue (deux fois), le suivant qui met la queue en question (deux fois), un autre qui projette les taches du cheval (deux fois deux fois, vu que le cheval a deux côtés). Certes, on a tout le process, mais après ?
Pour le reste, soyons sérieux : on apprend non sans satisfaction que le Père Noël lit toutes ses lettres : cool. Le problème est qu’il a avec lui le chef des RG qui fait les vérifications manifestement nécessaires. Le ptit a été sage et a bien travaillé : ok, il aura le cadeau qu’il voulait. Tiens, celle-là ne s’est pas lavé les oreilles depuis sept ans, alors elle aura une caisse de savon. Bien fait pour elle, ah, ah, ah… Désolé, je spoile mais çela ne me désopila pas.
Bon, je suis un peu sévère et sans doute légèrement de mauvaise foi, mais mes gamins non plus n’y ont pas trouvé leur compte, préférant cent fois Pierre et le loup, par exemple, que je vous recommande bien davantage.
Ce film pouvait faire rêver en, 1932, incontestablement, mais aujourd’hui il passe beaucoup plus mal ; je le trouve très moyen, il n’y a pas vraiment d’histoire, il est très répétitif et manque un peu de rythme : voir pendant plus d’une minute sur les six du film uniquement des automates qui se dandinent, même s’ils sont variés et sympas, c’est un peu, comment dirais-je, long.
Bref, ce film était vraiment chouette en 1932.