La flamme d’à côté
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Bien qu’adapté d’un roman d’Alice Ferney, la réalisatrice devait trouver la bonne recette pour L’attachement à l’écran. À travers un dosage intelligent de moments tristes et vivants, son film va aussi plus loin que le drame dans ce qu’il a de trop lourd. Suivre deux ans de la vie d’un « regroupement familial » suite au décès de la mère d’une petite fille, c’est aussi voir évoluer les différents personnages avec les liens qu’ils établissent entre eux, ceux qui peuvent perdurer comme stagner ou encore tourner au vinaigre malgré les masques d’usage et les figures imposées. Dans cette histoire, chaque spectateur est touché par des proximités en particulier car elle leur parle au plus profond de lui-même. Pour ma part, la relation au long cours entre la célibataire détachée en apparence ( superbement interprétée par Valeria Bruni-Tedeschi) et le père veuf résilient ( de loin l’interprétation la plus délicate pour Pio Marmaï dont le personnage s’interroge en permanence sur ses choix de père, de beau-père ou d’amant pour refragmenter une unité familiale qu’il supporte au nom de ses valeurs et de ses affects). Et la deuxième concerne celles que les deux enfants Eliot et Lucille choisissent pour s’adapter à leur modèle familial atypique. Tour à tour, Carine Tardieu capture avec brio ces moments de grâce qui transcendent, les petites conversations vérité qui désunissent ( à travers la relation avec Mia, où le mirage de l’amour finit par s’imposer) mais aussi par les regards, les silences, les non-dits, les efforts des uns pour se mettre à la hauteur idéale pour les autres. Chacun gardant finalement son pedigree, ses réflexes conditionnés pour surnager et ne pas trop défaillir. Des moments de vie pouvant vous rappeler des réussites, des actes manqués ou des échecs non digérés. L’attachement, de par ses montagnes russes émotionnelles, nous rappelle que vivre est de passer du rire aux larmes, à l’image des mélopées tziganes ou slaves qu’on retrouve plutôt dans des moments de partage et de liesse dans des scènes du film. Je vous recommande ce film pour son humanité, son regard doux-amer sur l’existence mais aussi pour son encouragement déguisé à la persistance pour s’offrir des moments de vies riches, aux couleurs variées sous le signe de deux veilleurs que sont l’impermanence et la vérité. Un univers auquel un certain Claude Lelouch devrait adhérer car il reprend des trames qu’il a si longtemps tissées.
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il y a 2 jours
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