Le premier film de Panos H. Koutras, qui depuis nous a donné l’exceptionnel Strella, révèle d’emblée un auteur au style original et totalement en marge de la production habituelle, d’où une désorientation totale pour la plupart des critiques, incapables de classer et du coup d’apprécier ce petit bijou. La métaphore, pourtant évidente, n’a même pas été comprise de tous, c’est dire combien les stéréotypes sont puissants et à quel point des prétendus spécialistes peuvent s’égarer devant une œuvre innovante. La moussaka, c’est bien sûr le plat national grec, qui se met tout à coup à attaquer la population via une transformation par des extra-terrestres. Mais c’est aussi un substitut du virus du SIDA comme le montrent sans équivoque possible l’appartenance sexuelle des chercheurs en habit rose… le scénario est délirant, inventif et réjouissant, la mise en scène parodie les films de série B et les acteurs s’amusent comme des fous. C’est jouissif, c’est du très bon cinéma et c’est surtout une manière plus qu’intéressante de se positionner devant un des problèmes majeurs de notre société.