The Night of the Living Moussaka
A l'heure où j'écris ces mots je suis malade, fatigué, j'ai mal à la tête et je sens poindre l'indigestion, une situation idéale donc pour voir le film "l'attaque de la moussaka géante".
Il ne faut pas plus de 10 minutes pour comprendre que la grande lutte des classes fruitières/légumineuses que pouvait constituer l'attaque des tomates tueuses auquel le film est souvent assimilé n'allait que se transformer en assimilation successives de scènes tous droits sortis d'un film érotique gay, saupoudré du navet sidéral qu'a pu constituer "chouchou" dont le succès à fait se retourner plusieurs fois dans leur tombe toutes les divinités du cinéma.
Et pour cause à partir du moment où les héros s'avère être une commission de scientifiques ayant d'imposantes vues sur la lune de leur voisin et un trio composé d'un gay des plus efféminés, un travesti, et d'une femme -c'en est même étrange- on a de suite vu la couleur.
Ayant déjà perdu depuis longtemps foi en l'humanité quand j'ai compris que la série "Sous le soleil" était un succès commercial, je ne me formalise plus de ce genre d'écart dans lequel l'être humain se perd, mais toujours est-il qu'on ne le dira jamais assez : sniffer la colle, c'est mal.
Heureusement je reprend un peu confiance en constatant que des extra-terrestres aux allures de mannequin habillés de lingerie mise en valeur par une lumière trop forte étaient à l'origine de tout le fouillis autour du film car oui : la moussaka géante, c'est aussi une moussaka vivante.
It's aliiiiiive, aliiiiiive !!
Partant de là que dire sans dévoiler le reste de l'histoire qu'on ne puisse pas deviner tant tout cela tient sur le verso d'une feuille de papier toilette. Ce film que je comptais regarder comme un automatisme (un dimanche = un navet) s'est en réalité avéré plutôt amusant avec son lot de drogués, bourrés, affamés, sa part de moussaka géante, ses corps sanguinolents, son cabotinage, ç'en est presque attachant, un plaisir coupable plutôt agréable, mais à ne regarder que si l'on a carburé à l'alcool, à l'ouzo pourquoi pas ? histoire d'être dans le ton.
De fait, je me sens lourd, la moussaka peine à passer et constitue un plaisir coupable pouvant vite se transformer en un borborygme tant un tel débordement de béchamel et d'aubergine qui font "grlop grlop !" dans un casque peut se retrouver déstabilisant.
J'ai mal, depuis longtemps que je ne suis plus un morfal, j'ai mal...
Le problème c'est son modèle, quoi qu'on veuille en penser l'attaque des tomates tueuses était un très bon film parodique qui avait l'avantage de proposer une expérience filmique correcte malgré un ton décalé, là c'est juste un nanar qui s'assume tellement en tant que tel qu'il fait retomber toute la sauce blanche, au lieu de cela on obtient une soupe "gaz pas chaud", la "Moussaka Racing" néanmoins fumante, réutilisant à gogo le même strip de moussaka (on l'a payé cher ! alors on l'affiche ! ) servie par des manches en guise d'acteurs qui semble pour autant s'amuser comme des petits fours.
J'ai attrapé une indigestion, ce film en fut une belle révélation :
moussaka en soirée, nuitée à gerber.