L’Attentat, du réalisateur libanais Ziad Doueiri, est une adaptation du livre du même nom de Yasmina Kadhra. Le film transporte le public entre Tel-Aviv et Naplouse, au cœur des tensions entre juifs et arabes.

Le spectateur suit Amine Jaafari (Ali Suliman), un arabe de nationalité israélienne vivant à Tel-Aviv, parfaitement intégré dans la société, et qui lui remet d’ailleurs un prix pour son travail en tant que médecin. Amine Jaafari est admiré et respecté à l’hôpital dans lequel il travaille et soigne notamment les victimes d’attentats. Mais sa vie va basculer lorsqu’il apprend que c’est sa femme, Siham (Reymonde Amsellen), qui est l’auteur du dernier attentat-suicide. Amine va alors être suspecté d’être complice de ce massacre. Une détention et des interrogatoires réalistes vont le mettre à l’épreuve et maintenir une certaine tension dans le film. Le médecin va ensuite se mettre en quête de comprendre les motivations de sa femme, des recherches qui vont l’amener jusqu’en Cisjordanie.

Le synopsis est passionnant, la tension est présente grâce aux scènes d’opérations suite à l’attentat, à l’interrogatoire d’Amine et sa recherche des personnes ayant embrigadé sa femme. La musique aide à maintenir cette pression. Malheureusement ce passage des recherches ne concerne que la fin du film, plus de la moitié étant consacrée à la prise de conscience par Amine Jaafari de la réalité, que sa femme est responsable de la mort de 17 personnes.

Les plans sont lents, fixent sur les visages pour mettre en lumière leurs émotions. Les expressions faciales d’Amine Jaafari font passer plus de sentiments que des paroles. La caméra suit presque systématiquement le personnage principal, qu’on voit alors de dos. La caméra se met également à sa place, est son regard, ce qui donne des plans parfois trop rapides. Certains transitions brutales entre les plans peuvent aussi perturber.

Triste mais réaliste, le spectateur est pris de frissons à de nombreux moments du film. L’Attentat s’attache davantage à mettre en avant les émotions et sentiments du personnage principal, ce qui peut décevoir lorsqu’on s’attend à un long-métrage plus dynamique. Les tensions entre juifs et arabes sont perceptibles et ravivés lorsqu’après l’attentat, Amine est mis à l’écart par certains collègues et voisins. Elles se résument en un phrase prononcée par le policier en charge de l’affaire face à Amine: « Ta femme n’a pas seulement commis un meurtre, elle a détruit le peu de confiance qu’Israël a envers ses citoyens arabes ».

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Auteur : Olivia
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le 15 juin 2013

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