Je pensais pas qu’un film érotique allait réussir à m’émouvoir. Mais il est profondément beau, bienveillant par moments, mélancolique.
A l’instar de l’original, Nuits Félines à Shinjuku -dont le titre fait directement référence- on suit ainsi 3 hôtesses dans la même maison close avec 3 portraits totalement différents. L’une, SDF qui dort dans des cybercafés, s’attachera peu à peu à son jeune client, riche Hikikomori qui fera tout pour prendre ses distances tout en appréciant sa présence.
L’autre, femme stérile et mariée, aura pour client principal un veuf qui a perdu sa femme, et qui cherche avant tout une présence féminine pour fuir la solitude du quotidien.
La dernière, mère indigne qui bat son fils et fera tout pour le refourguer à un baby-sitter pendant qu’elle ira voir son client principal, un humoriste fan de BDSM.
On a très vite de l’empathie pour l’ensemble de ces personnages et sans aucun temps mort un plaisir s’installe à regarder leur quotidien.
Au final il y a très peu de scènes érotiques, à peine plus que dans un film d’auteur français.
Le film est habillé d’une sorte de post-rock japonais mélancolique, avec une photographie qui reflète bien Tokyo la nuit et ses lieux de perdition où les lumières sont saturées à fond et nous éblouissent presque. Avec tous ces éléments, on se surprend même à être émerveillé par des scènes de Shibari très esthétiques.
Et comme pour l’original, on a juste envie de prendre un billet pour le Japon à la fin de ce métrage.