Premier film que je regarde de ce Reboot Roman Porno, et on commence sur quelque chose qui fait se dire que la démarche peut être très bien utilisée par certains réals.
L'aube des félines, si il s'inspire quelque peu du Nuit félines à Shinjuku de 1972, ne le fait que sur une partie du thème, une espèce de demi prostitution qui est montrée ici avec très peu d'humour (contrairement à son inspirations, avec ses "bains turques" très contact) et en profite pour aborder, de manière assez directe, un certain nombre de problématiques de la société japonaise actuelle.
En vrac on abordera donc la prostitution, à peine camouflée derrière des agences tout ce qu'il y a de légales, tant qu'on n'y creuse pas trop, un hikikomori se croyant utile à la société par ses quelques lignes sur les réseaux sociaux, la solitude des personnes âgés ou encore une mère célibataire qui ne saurait déjà clairement pas s'assumer elle même seule.
Vouloir parler d'autant de chose en si peu de temps pourrait être un immense piège mais Kazuya Shiraishi parvient, on ne sait pas trop comment, à parler de tous ces aspects sous la forme d’instantanés, aboutissant à un film en sorte de tableau des symptômes de cette société, chacun très nets, sans que l'on ressente le besoin de mettre au point entre ces détails éparses.
Ce petit miracle serait impossible sans les interprétations fines au possible de ces trois actrices et cette photo, bluffante, du quartier d'Ikebukuro, qui fera monter des larmes aux yeux de tous ceux ayant déambulé de nuit dans l'un de ces quartier tout en néons japonais, qui, si ils ne sont pas les joyaux du pays, possèdent un charme très spécial.