L'Auberge espagnole par coStan
Ce film est bien réalisé, bien joué, la narration bien construite. Sur la forme, il n'y a rien à dire.
Mais je ne suis pas sûr d'adhérer aux idées que le Klapisch fait passer volontairement ou non.
Ou plutôt, je dirais que le film aborde de nombreuses problématiques et qu'il ne prend JAMAIS position, ce qui est un peu frustrant à la longue.
Par exemple, la lesbienne apprend au héros que pour conquérir une femme, il faut essayer de la saisir sans trop se soucier de son avis, qu'il faut l'éblouir en lui exposant la force de sa propre virilité. Bon, ça va, la scène reste quand même légère et sympatoche, on a pas non plus à faire à une scène écrite par Zemmour, je vous rassure.
Mais quand même, il y a quelque chose d'un peu agaçant. Ca montre peut-être une certaine vérité, mais peut-être aussi cette vérité est-elle à la fois malheureuse et contingente à notre société. Non ?
Autre exemple qui concerne le film dans son ensemble : Erasmus, c'est sympa, mais quelque part, n'y a-t-il pas matière à se moquer un peu de ces adolescents, qui ne parlent pas très bien anglais, mais s'en foutent puisqu'ils s'en tiendront à des relations superficielles, qui veulent soit-disant s'ouvrir à d'autres cultures mais ne rencontrent enfin de compte que d'autres produits d'une société occidentale uniformisatrice ? Le soit-disant "échange culturel" n'est-il pas en réalité un tourisme convenu et symptomatique d'un monde de consommateurs-jouisseurs ?
Je ne sais pas, et Klapisch, lui, à l'air de s'en foutre carrément. Jamais il n'y a l'ombre d'un jugement critique, d'un avis. Et même, à force de voir les héros s'amuser, à force d'écouter la bonne musique de la BO, on finit par trouver tout cela "cool".
C'est léger. Quand c'est trop léger, ça devient fugace et superficiel.