danse nocturne

j'ai adoré ce film dont j'ai trouvé la réalisation à couper le souffle, avec cet enchevêtrement de plans toujours judicieux, notamment dans le premier tiers du film, au cours duquel notre regard jongle entre le désespoir de la femme cocue et la relation entre le mari et sa maîtresse. dans ce premier tiers aussi, on retrouve une ambiance glaçante à la Thérèse Raquin, cette même importance du regard, ainsi que le motif de la noyade que Zola avait chéris dans son roman. c'est une histoire d'amour retrouvé, de passion saisissante qui mêle tragique et comique, pour finalement tisser le récit d'une rédemption, mais aussi montrer que si l'on croit un amour terminé, ce n'est peut-être qu'un coucher de soleil avant l'aube.

sur un plan plus social ou politique, ce film contient une scène d’attouchement (agression sexuelle) étonnamment bien traitée. la gêne de la femme qui n’ose pas réagir de façon brusque est clairement montrée, et la réaction du mari dépasse la simple jalousie : il comprend bien que la faute n’est pas du côté de sa femme, et n'hésite pas longtemps avant de la défendre (c'est en somme une vision rafraîchissante du harcèlement sexuel subit par les femmes, qui change des récents évènements survenus avec les attouchements d’un pasteur sur Ariana Grande lors des funérailles d’Aretha Franklin).

je suis donc ravie d'avoir découvert ce petit bijou <3