L'Aurore par guru

Un peu comme tous les autres djeunz dont j'ai lu les critiques, j'étais assez réticent à l'idée de me lancer dans le visionnage d'un muet des années 20, surtout parce qu'il était encensé, que j'avais peur de ne pas aimer, et donc de passer pour un insensible inculte analphabète de la génération Y aux yeux de ce groupe impitoyable que l'on appelle les cinéphiles.

Logique heureusement foireuse. Ce n'est pas la première fois que je me fais cette réflexion pour d'autres œuvres portées aux nues sur ce site, et dans l'immense majorité des cas je n'ai pas eu à le regretter.

L'Aurore ne fais pas partie des exceptions. Ce film est une merveille d'émotions.

Visuellement, c'est superbe (pas besoin de préciser "pour l'époque") et je suis resté baba devant plus d'une scène. Le couple d'acteurs principaux nous transporte avec brio dans cette tempête de sentiments qui les anime, et ça tangue autant pour le spectateur que pour eux. On passe du rire au larmes plus d'une fois durant les 90 minutes du film qu'on ne voit d'ailleurs pas défiler (il a fallu que je vérifie sur la jaquette, j'étais persuadé que le tout ne durait pas plus d'une heure tellement j'ai été happé par l'œuvre).

Mais, et c'est assez paradoxal pour un muet, ce sont mes oreilles qui m'ont le plus remercié d'avoir franchi le pas. Je ne sais pas d'où est sortie la bande son du film, mais c'est d'une virtuosité ! Je n'arrive pas vraiment à trouver les mots pour exprimer l'effet qu'a produit la musique sur moi, si ce n'est en disant qu'elle m'a envouté. Alors que j'écris cette critique je me repasse en boucle les 10 premières minutes du film et le thème qui accompagne la séduction de la "citadine" ... est il possible de trouver une association plus harmonieuse entre image et son ?

Je suis positivement ravi d'avoir "osé" l'Aurore, et je ne saurais que vous conseiller d'en faire autant. De toute urgence.