Un film éblouissant !
D'abord on est saisis pas la beauté : les plans somptueux et la richesse des sons nous offrent des tableaux visuels et sonores qui ouvrent sur l'univers intime d'un écrivain et d'une femme immigrée qu'il héberge.
Un tissage fin et savant entre la culture arabe de la femme et le monde occidental de l'écrivain nous parvient avec trouble et intensité.
Dès le départ le ton est donné, nous sommes au cœur de la création : création littéraire par la figure de l'écrivain et création cinématographique par les apparitions du dispositif cinématographique et par la voix du cinéaste qui témoigne et se confie dès les premiers plans.
Puis, petit à petit on est importés sur le fil de la fiction, en glissant constamment entre "l'intériorité" des personnages et leurs vie "réelle", jusqu'à se laisser perdre et retrouver sans cesse. Avec étonnement et jubilation.
La scène érotique, qui - comme a expliqué le réalisateur après la projection - a valu une interdiction du films aux moins de 16 ans, est d'une grande spontanéité et sincérité et elle est un vrai pivot dans le film car la femme s'ouvre à partir de là, à une dimension de "dévoilement" mystique. Le "voile" d'ailleurs y joue un rôle important que je n'ai pas saisi complètement...
Une œuvre fleuve, 2h30 que l'on ne sent pas passer : on sort de la salle troublés, émus, comblés, dépassés. Avec l'envie d'y revenir afin d'explorer encore plus profondément toutes les lignes narratives ...