Ne voyez aucune contradiction dans le fait de poser Vergès à proximité de Lanzmann, ni aucune provocation de ma part. Jacquot est ambigu, paradoxal, aussi fascinant qu'insupportable. Schroeder ne fera rien pour lever l'ambiguïté du personnage et encore moins celle de sa "position", vis à vis de celui-ci. De même que nous ne saurons rien, ou presque, des ces huit années d'absence du monde médiatique, politique, enfin, du monde tout court : un vrai black out.
Vergès est ce qu'il est. Mais un type qui défend, presque au péril de sa vie, la terroriste qu'il sauvera - pour pouvoir mieux l'épouser - et qui osera dire à une foule de hyènes hystériques "tandis que vos ancêtres bouffaient des glands dans la forêt, les miens construisaient des palais" : je n'ai rien à rétorquer. Un type qui défend la quintessence de l'abjection et du néant - Klaus Barbie, pour ne pas le nommer - et qui a le culot de contre-attaquer en répondant : "Je pourrais défendre Georges Bush...à condition qu'il reconnaisse sa culpabilité". Là encore, je n'ai rien à dire.
J'ai besoin d'admirer. J'ai besoin d'icônes. Il me reste qui, à part Vergès ? Veil et Badinter. Ça ne fait jamais que trois personnes pour déclencher des séismes d'intelligence dans un monde complètement sclérosé par la bêtise crasse. Trois, c'est peu, et en plus, ils sont vieux, 253 ans à eux trois.
Vivement une relève.
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