Fondamentalement le message est louable : le bien et le mal ça n'existe pas, le monde est fait de gris et d'ambiguités. Malheureusement ce n'est pas ce qui ressort de l'exécution, qui est assez débile.
Quand le frère gentil révèle qu'il est en fait le frère méchant déguisé... j'ai cru qu'ils allaient faire un flashback pour montrer qu'il lui avait volé sa veste et que c'était le gentil qui finalement est mort écrasé en bas de la falaise. Pas du tout, en fait ils nous montrent juste le méchant en train de planter le gentil avec un couteau dans une scène qu'ils avaient omise avant. Tout le film est comme ça : la prémisse est manichéenne, on voit bien ce qu'est la morale et ce qu'ils essayent de dire, mais... au lieu de le montrer de façon intelligente, les personnages gentils hurlent "non c'est pas bien d'être gentil ou méchant ça n'a pas de sens!!" jusqu'à ce que quelqu'un les écoute ou meure, ce qui est... exactement le niveau de simplicité contre lequel le film essaye de se rebeller. Un sentiment d'insatisfaction plane au-dessus de ce film comme un brouillard néfaste, il donne envie d'aller trouver l'écrivain et de faire son travail à sa place. Très bizarre de regarder un média faire la louange de la complexité en étant lui-même aussi creux qu'un pot de chambre.
Le budget a pourtant crevé le plafond (de verre). Kerry Washington, Michelle Yeoh, Charlize Theron, Lawrence Fishburn... on est constamment surpris par une tête connue et on se demande comment ils ont fait pour les avoir tous en même temps. Les effets spéciaux sont solides et correspondent à ce que j'attends d'une bonne série B. Ils auraient dû répartir le budget un peu mieux que ça. Aussi, 2h30 pour ça... en commençant je pensais que c'était un film pour enfant de 90 min, que nenni, 2h30 mesdames et messieurs... j'aurais mis une meilleure note si je pensais que c'était vraiment pour petits enfants mais 2h30 c'est trop long pour qui que ce soit en dessous de 12 ans.