Le retour à la terre, à la nature, à l'essentiel. Il faut parfois être contraint et forcé pour s'ouvrir, abandonner nos préconçus. Ugyen, le personnage principal, n'a pas la vocation d'être maître d'école, il veut être chanteur. Il n'a aucune envie d'aller vivre dans la montagne loin de tout, il veut partir en Australie. Mais il n'a pas vraiment le choix.
Ce changement de mode vie, ce retour aux choses essentielles, dans un exercice de décroissance, lui ouvre les yeux sur les choses réellement importantes. Être maître d'école dans ce petit village c'est être un don du ciel. Il est dès lors "le seul être à toucher l'avenir". Ce proverbe des gens du village montre à quel point l'instruction est un privilège. Ugyen se prend vite au jeu de faire plaisir aux enfants en leur donnant la classe. Le peu de moyens matériels l'oblige à se montrer créatif. Et il finit par y prendre un réel plaisir.
Les autochtones lui enseignent le fait de donner de la valeur, du sens, à chaque chose. Tout est important, rien n'est futile.
Le sens investi dans chaque chose est cristallisé par la conception de la musique et du chant. Ugyen veut devenir chanteur mais cela ne représente rien d'autre qu'un futur travail pour lui, qui l'amuse au mieux. Dans le village où il arrive, le chant est le véhicule d'une harmonie entre l'homme, la nature et les animaux. Leur lien avec les yaks notamment. La musique est une offrande, elle a du sens. Chanter est alors associé à l'émotion. Cette découverte des significations que peuvent avoir la musique représente une révolution dans l'esprit de Ugyen, le point de départ de sa nouvelle vie.
Ce film est absolument magnifique, poétique, plein d'émotions et de beauté.
C'est une vraie claque sur l'absurdité de notre monde moderne, sa superficialité et ses déviances.