Une attachante comédie qui a un petit côté pré-Capra. James Murray y joue avec talent l'escroc qui commence à remettre en question ses motivations au contact d'une patronne d'un café et surtout d'un petit vagabond qu'il prend sous son aile. Wyler prend un plaisir évident à filmer ses petites villes américaines, loin des studios, et il ne se prive pas d'immerger sa caméra au cœur des séquences : longs travellings dans les rues, accrochée à la nacelle d'une grande roue ou sur le câble d'une grue des champs pétroliers (plan saisissant et vertigineux). Ca renforce vraiment l'ancrage social du film et rend crédible l'univers du film ou l'évolution de son personnage masculin.
Il y a un bon dosage entre l'humour (les concours de grimaces) et les passages un peu plus dramatiques. Par contre la romance est un peu sacrifié au profit de l'amitié entre Murray et son jeune protégé. Ce qui n'est pas gênant en soit.
Si on ne se fait pas d'illusion sur la conclusion, l’exécution est bien emballé avec un match de boxe prenant et intense. Le suspens fonctionne grâce à son scénario bien structuré qui s'attardait sur les faiblesses et les limites physiques du héros.
Très classique mais c'est frais, dynamique et conçu avec un savoir-faire qui croit en ses personnages.
The shakedown fait partie de ses films à avoir connu plusieurs versions avec l'arrivée du parlant. La cinémathèque a diffusé la seule version ayant été retrouvée : celle muette.