Charlotte (Gainsbourg) a 13 ans et vit dans une ville du Dauphiné (libéré) avec son père et son grand frère. Sa mère est morte. C'est une pré-ado normale qui critique tout et n'est jamais contente. On la voit ronchonner avec le vocabulaire de l'époque ce qui est assez sympathique et amusant. Notamment lors de ses disputes avec son frère, avec son père, ou avec la dame qui vient s'occuper de la maison (Bernadette Lafont). Elle passe une grande partie de son temps avec sa petite voisine qui est atteinte d'une maladie mystérieuse qui l'oblige à prendre des ampoules. Entre elles, c'est l'amour vache. Elle dit notamment à la petite Lulu qu'elle sent la moule. Charlotte voudrait grandir et partir de là.
Une jeune pianiste du même âge qu'elle, qu'elle a vu à la télé, va venir faire un concert dans la ville. Elle la rencontre, croit être devenue son amie, et prend au sérieux une blague de l'enfant lui proposant de la suivre dans ses tournées en devenant son impresario (elle en a déjà un sous la personne de Brialy). Elle répète ensuite à tout le monde qu'elle va partir avec elle, personne ne la croit et en particulier la bonne qui se moque d'elle.
Film original, sympathique et plutôt réussi de Claude Miller sur une époque de la vie assez peu représentée au cinéma (bon, il y en a quand même, comme Naissance des pieuvres centré aussi sur une fille ou Mes petites amoureuses centré sur un garçon, il y a aussi Les Zozos de Pascal Thomas un peu dans le même genre avec des ados un peu plus vieux), celle de la pré-adolescence, à savoir la fin de l'enfance, le moment où on abandonne certains fantasmes pour accueillir le principe de réalité. La scène d'ouverture de la piscine est assez extraordinaire d'ailleurs.