Charlotte a 13 ans. Elle n'est plus une enfant, ni tout à fait une adolescente. Et c'est durant un été qu'elle va se composer, entre la découverte de l'amour, les amitiés, les engueulades avec ses parents, et la possible naissance d'une vocation. Bref, le terreau d'un être humain.
Avant de voir ce film, j'ignorais que Bernadette Lafont jouait dedans. Elle incarne la belle-mère de Charlotte (sa mère biologique est morte à sa naissance) qui se montre à la fois très protectrice, et presque castatrice, comme toutes les mères. Mais on voit qu'elle a une préférence pour son autre fille, elle qui adule Charlotte.
Récompensée d'un César, Lafont y est formidable, car sa composition de mère (paraissant) terrible sonne terriblement juste, comme le sont tous les acteurs du film. Quelque part, c'est mon hommage posthume à cette formidable actrice.
Il y a aussi Jean-Claude Brialy, en agent un peu excentrique d'une petite pianiste qui aura une grande importance dans l'histoire.
Comment ne pas parler de Charlotte Gainsbourg qui, pour ses grands débuts, crève l'écran avec sa nature très timide (la scène d'intro dans la piscine est formidable, car tout y est dit sur sa personnalité), mais qui va s'affirmer peu à peu en rencontrant des personnages différents de son univers, notamment un jeune homme bien plus âgé qu'elle et une petite pianiste dont on ne saura jamais vraiment si elle l'aime d'amitié ou d'un amour naissant.
La musique oscille entre de la musique classique et Sarà perchè ti amo, chanson très populaire à l'époque.
Je tique juste sur quelques dialogues qui sentent le post-synchro (entre Charlotte et son demi-frère notamment), mais c'est une petite merveille. Quelque part, on pourrait presque parler d'une version féminine des 400 coups, tant le naturel de Charlotte Gainsbourg rappelle celui de Jean-Pierre Léaud.