Encore une fois, les critiques ont parlé, ils ont donné leur cachet si dispensable.
Ce qui m'attriste en toute sincérité, c'est de lire les spectateurs tant attaché à ces dogmes toujours plus injustifiable.
L'Empire n'étant pas conçu pour être drôle. Certains ont pris le côté grotesque pour une tentative infructueuse.
Par ailleurs, on aura pu lire tout et n'importe quoi ; au sujet des acteurs évoqués comme très rarement bon.
Et je vais me permettre d'ouvrir une parenthèse à ce sujet.
Non, le jeu d'acteur n'est pas un lieu commun. C'est même l'exemple par excellence de l'impossibilité de fixé des critères de qualité en art.
Le jeu d'acteur n'a qu'un seul rôle à jouer dans notre visionnage, aucun. Un bon ou un mauvais jeu d'acteur ça ne se définit que par des goûts tous plus qu'artificiel que les autres. On lira d'un côté que les acteurs qui ne jouent pas, c'est cool, c'est formidable, de l'autre que les acteurs qui jouent, ce sont les vrais acteurs. Ceux qui nous servent tout ce dont nous avons besoin dans un film.
Franchement, je pense que la réalité se trouve dans la caméra du cinéaste. S'il film un acteur ou s'il film un individu non formé au jeu théâtral ; et bien, il devra adapter sa façon de filmer, histoire de ne pas faire n'importe quoi.
Et c'est là que la question de la captation intervient, l'acte de sceller le temps, celui dans lequel nous vivons et qui fait que toute personne filmée existera toujours tant qu'on pourra les rediffuser. Ce qui est, si ce n'est la seule, chose qui détermine la raison de filmer un individu. Après le plutôt qu'un autre vient s'imiter parce qu'un moment, il faut choisir. On ne va pas passer son temps à faire des films composés uniquement de photos d'identité faites dans les photomatons.
Parenthèse fermée.
L'empire représente donc, très correctement ; l'exercice auquel s'applique un auteur avec une vision très radicale. Et par essence, cette radicalité impose de cliver. Ce qui explique la note moyenne de ce film.
De mon côté, il m'apparaît évident que c'est un film qui ne répond à aucune question qu'il ne pose, qu'il fait évoluer tous ces personnages en gardant constamment à l'esprit que tout cela, c'est une mise en scène et que ça n'est qu'un prétexte pour que l'on regarde ceux que l'on ne regarde jamais. L'humanité des stars dans un premier temps, puis la force des freaks dans un second. Les acteurs ne font pas véritablement de la performance, mais servent de pantin à quelqu'un qui attend d'eux de donner le la sur quelque chose de différent.
Car Dumont est un réalisateur qui s'intéresse particulièrement à la puissance de l'acteur, au jeu théâtrale, évidemment (même bien jouer, même dramatique), n'a pas de sens face à ces non-acteurs qui ne font qu'une seule chose, exister à l'image, écrasant alors les acteurs dès qu'ils apparaissent.
C'est d'une certaine manière un processus de fabrication qui libère énormément de moment d'une étrangeté impressionnante, terrible.
Le côté débile de cette SF qui n'en est pas une, apporte cet énorme synthétiseur visuel avec lui.
Et à quoi sert un synthétiseur ?
À composer.
Et c'est ce que fait Dumont avec.
Ensuite, il reprendra son cheval de bataille de plus belle, pour filmer l'incroyable tableau de ces paysages qui dépasse et avale ces personnages qui baisent.
En cela, je dirai que le film de Dumont échappe à tous ceux qui n'avait pas compris que ce film avait depuis bien longtemps échappé à Dumont.
Non, ce film n'est pas à Dumont. Il est au monde, il est au temps.
Désolé de finir sur cette note un temps, soit peu, mystique. En-tout-cas ce qui me semble être l'essentiel, c'est que l'interprétation n'a pas trop sa place dans ce film demandant beaucoup de concentration, beaucoup de curiosité et de bienveillance pour être apprécié.
Même si ça n'est pas un film auquel je tiens tant que cela. Il ne faut pas exagérer non, ça reste un bac à sable, il ne faut pas le confondre avec ce qu'il ne peut