L'Emprise
7
L'Emprise

Film de Sidney J. Furie (1982)

Une histoire d'esprit frappeur qui viole la pauvre Carla (non, pas la femme de l'autre, même Glouton n'en voudrait pas) chaque nuit. Bien entendu, elle se met en tête de consulter des psychiatres, qui vont camper sur leur position : le problème vient d'elle et puis c'est tout. Des traces de morsures à des endroits impossible à atteindre pour elle ? Pas grave, on serait étonné des possibilité d'un esprit dérangé, paraît-il. Après une saillie particulièrement violente (devant ses trois enfants, dont un s'en tirera avec le poignet cassé), les choses s'accélère. La meilleur amie de Carla la prend en charge... et est témoin de faits prodigieux. Toujours suivi par son incapable de psychiatre, elle décide de consulter des para-psychologues. Tout d'abord sur la défensive, ils assistent eux aussi à des phénomènes inexplicables. Ils décident de se débarrasser une bonne fois pour toutes de ce revenant qui devient de plus en plus lubrique... en effet, il n'hésite même plus à violer Carla devant son petit copain.
Rarement vu un film aussi malsain, que ce soit l'histoire qui met du temps à nous donner un minimum d'espoir (ces ordures de psychiatres...), les plans très expressionnistes, et surtout une ambiance sonore tétanisante. Les premières secondes du film prennent directement à la gorge et surtout installe le personnage principale avec une belle aisance. On sait qu'elle n'est pas heureuse professionnellement, qu'elle a un rapport très étrange avec son fils qu'elle a eu à 16 ans. Et le premier viol intervient dès la troisième minute. Des images terrifiantes, crues, soutenues par une "musique" d'une efficacité redoutable.. Plusieurs thème sont abordés, juste ce qu'il faut pour ne pas être trop intrusif. Celui de l'enfance détournée, Carla ayant eu un père pasteur un peu trop entreprenant. Celui de l'inceste, puisqu'elle est attaquée par ce qu'elle pense être trois esprits, l'un grand (comme son fils), les deux autres petits qui lui tiennent les jambes (ses deux filles). L'interprétation est aisée, surtout qu'elle est abordée directement par des psychiatres totalement dépassés par les évènements, ce qui constitue le troisième thème. Donc que du négatif, en résulte une ambiance oppressante, parano, très brutale, et surtout nihiliste puisque tirée d'une (soit-disant) histoire vraie qui aurait cessé bien après l'époque du film.
Par contre, les SFX de Stan Winston laissent un peu à désirer, même pour l'époque (1982). Barbara Hershey refusant de se faire peloter, il a fallu reproduire son corps pour les plans où l'esprit obsédé lui presse littéralement les seins. Pas vraiment convaincant, mais pas le choix. Mais rien de bien grave, en tout cas, rien qui entache un final entre Poltergheist et L'exorciste qui reste comme un grand moment du cinéma fantastique. Et à voir uniquement en VOST...
Bavaria
8
Écrit par

Créée

le 23 août 2011

Critique lue 2.5K fois

13 j'aime

3 commentaires

Critique lue 2.5K fois

13
3

D'autres avis sur L'Emprise

L'Emprise
Kowalski
7

Entité perverse

Ah! Allez, un petit plaisir coupable ce soir : un bon petit film d'horreur venu tout droit du début des 80's. Le titre: The Entity. Les acteurs: je connais pas. Le réalisateur : vaguement entendu...

le 25 sept. 2012

14 j'aime

4

L'Emprise
Bavaria
8

Critique de L'Emprise par Mickaël Barbato

Une histoire d'esprit frappeur qui viole la pauvre Carla (non, pas la femme de l'autre, même Glouton n'en voudrait pas) chaque nuit. Bien entendu, elle se met en tête de consulter des psychiatres,...

le 23 août 2011

13 j'aime

3

L'Emprise
Fêtons_le_cinéma
10

Deux en un

The Entity file avec une intelligence rare la métaphore du viol comme traumatisme d’un passé qui revient sans cesse, une métaphore déclinée sous deux angles concurrents et qui tendent ici à se...

le 15 oct. 2020

12 j'aime

Du même critique

Taxi Driver
Bavaria
10

Critique de Taxi Driver par Mickaël Barbato

BEST. FILM. EVER. Taxi Driver semble sorti du plus profond des tripes d'un scénariste en état de grâce (Schrader) et d'un réal tout simplement génial. Description sans concessions, ou presque...

le 29 nov. 2010

84 j'aime

8

Il était une fois dans l'Ouest
Bavaria
10

Critique de Il était une fois dans l'Ouest par Mickaël Barbato

Voilà le film le plus définitivement contemplatif qu'on puisse voir. Leone, tout comme Kubrick, était un cinéaste de l'esthétique. Ce sens peu commun, voir en désuétude de nos jours, allié à son...

le 4 mai 2010

80 j'aime

5

Le Festin nu
Bavaria
8

Critique de Le Festin nu par Mickaël Barbato

William Lee, junkie et dératiseur, est forcé de fuir le pays après avoir accidentellement tué sa femme, trouvant refuge en Afrique du Nord. Sur place, il pense être un agent secret tombé en plein...

le 17 févr. 2011

79 j'aime

2