Un reportage du Service Public sur la pédophilie et la pédérastie qui fait un bon constant, établit bien les faits, et ne tombe pas dans la Morale.
Un élément cependant est gênant tout au long de ce documentaire, c’est la notion d’âge de « l’adolescent(e)» qui est la pierre angulaire de la Loi, de la Morale, du Vice, de la Vertu et de l’Art; ainsi entre 12 ans et 17 ans la loi (selon les années) n’est pas la même.
Sur le caractère technique du documentaire on devra se contenter de choses classiques, images d’archives, d’interviews de « spécialistes–experts » au milieu de grandes pièces classieuses et interviews de Flavie Flament au resto, de même que Boris Cyrulnik (de très loin la meilleure intervention) ainsi que de René Schérer dans son salon en chaussons ne « regrettant rien » comme il le chante. Le tout est bien coordonné et permet une lecture facile des arguments pour construire son idéologie.
Mais le cœur du documentaire n’est pas la forme mais bien le fond. Ainsi, si il démarre (et se conclut) par l’affaire Matzneff. La plongée jusqu’à l’Antiquité Gréco–romaine et des images d’archives des années 50-60-70 permet de bien poser les enjeux. Alors l’artiste est-il pardonnable et pardonné pour ses penchants envers les petites filles et les petits garçons parce que c’est un artiste ? Évidemment au cours des années, on le voit très bien dans ce documentaire, les avis de la Vox Populi ont bien changés.
C’est dans l’Antiquité gréco-romaine le fantasme de l’hermaphrodisme et des jeunes nymphette exposés en statuts, le Moyen Âge condamnait l’homosexualité mais pas la pédérastie (mot dans le sens étymologique du terme que je ne connaissais pas, c’est bien loin de Pederaste qui peut être employé aujourd’hui) la distinction avec la pédophilie et donc faite.
Par la suite de nombreux intervenants peignent un portrait de tous les « amateurs de chaires fraîches » les plus célèbres du monde des Arts (André Gide, Gabriel Matzneff, Philippe Solers, Balthus, Alain Finkielkraut, Marguerite Duras, Aragon, René Schérer, Guy Hocquenguem, Roman Polanski, David Hamilton,…)
Petite dédicace spécial à l’autre enculé de Daniel Cohn Bendit qui dans une archive de l’INA de l’émission Apostrophe se vante de convertir le désir des jeunes filles ainsi «quand une petite fille de 5 ans-5 ans et demi commence à vous déshabiller… c’est fantastique »
https://youtu.be/SQfZBV9nsNQ
Ainsi, si les points de vues des pédophiles et pédérastes sont évoqué, sur plusieurs décennies, sous l’angle du plaisir, leurs arguments restent toujours les mêmes, faire naître le désir chez l’enfant–adolescents, voir l’éveil de la sensualité et en tirer un benefice personnel, exercer son Art et pouvoir retranscrire ça dans leurs « Œuvres ».
Si sur les plateaux d’apostrophes en 60–70–80, c’était plutôt sympa de décrire ce genre de phénomènes, aujourd’hui ces personnes ont plus de mal à justifier leurs actes. Ainsi comme le conclue historienne de la sexualité Virginie Girod, il ne faut pas censurer, il faut spliter l’œuvre de l’artiste, sinon « on fait du Révisionnisme ».
Cet argument est contrebalancé par les défenseurs d’un retour de la Morale (et de l’application des Lois), ceux qui s’érigent en fronde contre les abus et les violences, Flavie Flament, et d’autres associations de protection de l’enfance ou de lutte contre la pédocriminalité.
Ainsi le débat sur le consentement repart, avec des notions de consentements qui ont du mal à se définir dans la Loi, dans les faits, dans l’Histoire de toutes les civilisations.
Je reproche deux choses à ce reportage, c’est une fois de plus de prendre un seul exemple de cas d’abus féminin, qui n’en est pas vraiment un en plus, il s’agit de Marguerite Duras dans l’Amant, elle qui a 15 ans, en Indochine, et qui a une relation amoureuse–sexuelle avec un milliardaire chinois de 27 ans pour de l’argent. Ainsi la femme dans l’Art n’est jamais considérée comme pédophile (c’est peut-être le cas je ne sais pas) et sa seule faiblesse est sa vénalité. Caricature de la caricature.
De même, que rejetter la faute pleine et entière sur le prédateur. Ainsi, le témoignage de Flavie flament est pour le moins équivoque sa mère laissant faire cet abus dans le but de voir « réussir » sa fille car elle est photographiée par une star. On peut aussi voir par ce truchement, l’aveuglement des gens qui entourent les enfants-adolescent dans un but de conquête glorifique et pécuniaire.
Enfin, les torts sont partagés entre ceux qui accomplissent les actes et les partagent et ceux qui les visionnent… Et la réelle hypocrisie sont les mêmes qui s’en offusquent…
Pour ma part, je pense que Virginie Girod apporte la meilleure conclusion, c’est-à-dire interdire les œuvres serait en gros leur faire trop de pub laissons les vivrent (pour ma part avec un avertissement, même si c’est encore de la pub déguisée), et ses œuvres seront vues par ceux qui en sont conscient et qu’ils le désirent (et s’en rendront tout aussi coupable) et ainsi ces œuvres pourront mourir de leurs belles morts.