Derrière les titres quelque peu énigmatiques de L'Enfant du désert ou Mustang noir chez nos voisins belges se cache un remake de l'excellent Capitaines courageux, sommet du film d'aventure et d'initiation réalisé en 1937 par Victor Fleming d'après un roman de Rudyard Kipling. Sauf qu'on a ici à faire non pas à une superproduction mais à un petit western de série B bien fichu, tourné dans les grands espaces du sud des États-Unis et doté d'un joli Technicolor. Les scénaristes ont eu l'intelligence de ne pas trop s'écarter de leur modèle, donc l'histoire de ce gosse de riche pourri-gâté, égaré en pleine nature et recueilli par un convoi de cow-boys, tient bien la route, même si le film de Kurt Neumann est nettement plus court (1 h 17).
On retrouve presque à l'identique les personnages d'origine, à commencer par le gamin prétentieux et bourré de certitudes, délaissé par son businessman de paternel, qui va évoluer en jeune homme honnête, travailleur et responsable au contact des cowboys. Dean Stockwell, enfant-acteur à l'époque déjà confirmé, reprend le rôle tenu par Freddie Bartholomew. Le bon Joel McCrea succède à Spencer Tracy comme figure paternelle de substitution, le cow-boy sympa qui lui apprend les ficelles du métier au gré des épreuves (sécheresse, stampede, rivalités masculines...) ; Howard Petrie à Lionel Barrymore en chef d'expédition ; le truculent Chill Wills à Charley Grapewin en cuisinier loufoque ; et Henry Brandon à John Carradine en pseudo-méchant dont le gamin parvient finalement à gagner l'estime.
Forcément, c'est moins poignant que dans la version maritime de l'histoire, mais cet honnête remake à la sauce western se regarde avec plaisir.