Si la première partie, en forme de film noir fantastique, traîne quelque peu en longueur, tout en devenant tout de même de plus en plus cauchemardesque, ce n'est que pour mieux introduire la seconde. Celle-ci quand à elle nous offre une formidable explosion de grand délire baroque, extrêmement inventive, reprenant à son compte la contemplation morbide et esthétisée du kaidan eiga classique pour le faire déraper dans un tourbillon d'enfers intemporels, typiquement japonais dans sa manière de nous présenter les différents concepts infernaux bouddhistes.
Les idées graphiques, de montage et de trucage de cette seconde partie sont complètement bluffantes, toutes plus bizarres et bricolées les unes que les autres, car malgré les ambitions assez énormes de Nakagawa sur ce film le projet reste plutôt fauché, et cela participe comme souvent du cachet de l’œuvre, "on a pas trop de pognon mais on a plein d'idées".