Water Cluzet
Dans son "Huis clos" Jean-Paul Sartre nous disait que "L'enfer c'est les autres". Chez Claude Chabrol, ici, c'est un peu le cas. Voici Paul. Paul a des crises d'angoisses qui lui font perdre ses...
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le 3 mai 2013
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Sorti en 1994 et réalisé par Claude Chabrol, L'Enfer est une œuvre et un projet assez unique en son genre. A savoir qu'à l'origine, le film a été écrit par Henri-Georges Clouzot, qui commença le tournage en 1964 avec Romy Schneider et Serge Reggiani dans les rôles principaux, mais sans pouvoir le finir. Ce n'est que trente ans plus tard, que Claude Chabrol en reprend le scénario pour faire son film avec Emmanuelle Béart et François Cluzet. Et tout comme La Cérémonie sorti l'année suivante (1995), L'Enfer est un thriller psychologique qui rend hommage à Alfred Hitchcock, en jouant sur le suspense et le faux-semblant. On pense bien sûr et en premier lieu à Sueurs Froides.
Dans L'Enfer, nous suivons Paul Prieur (François Cluzet) un aubergiste qui a tout pour être heureux, une auberge qui marche bien et sa femme Nelly (Emmanuelle Béart qui est magnifique) qu'il aime éperdument. Mais voilà, petit à petit il va développer une jalousie maladive qui le pousse à malmener sa femme, péter les plombs plus d'une fois et la vie tranquille du couple va peu à peu basculer dans l’enfer. Paul c'est le portrait parfait du mari toxique et du pervers narcissique. Le film nous fait rentrer dans sa folie et dans sa perdition, avec ce venin de la jalousie qui pénètre peu à peu dans son esprit.
Dés le début du film, on sent qu'il y a quelque chose qui cloche dans ce bonheur de façade. Claude Chabrol filme la construction du bonheur, la rencontre entre les deux futurs époux, le mariage, la naissance de l'enfant ... mais tout ça semble bien trop précipité. Le réalisateur va jouer avec la perception du spectateur qui, comme un voyeur, voit Paul perdre totalement pied avec la réalité, entre hallucination, rêve et fantasme. Ce n'est pas pour rien si on le surnomme le Hitchcock français. Admirateur obsessionnel d’Alfred Hitchcock, son influence est évidente ici avec ce jeu sur le faux-semblant et sur la perception (déformée) de la réalité.
C'est l'un des rôles les plus marquants pour François Cluzet, dans la peau d'un personnage tourmenté jusqu’à la folie. La jalousie et la parano ne font pas bon ménage et poussent Paul dans un comportement autodestructeur et excessif. L'interprétation de François Cluzet est très intense, toujours à l'extrême limite du surjeu, sans jamais le franchir. Et pour donner la réplique à François Cluzet, vous avez Emmanuelle Béart qui est bouleversante dans la peau de Nelly. Belle, rayonnante et joyeuse, on comprend tout de suite pourquoi Paul est fou amoureux d'elle.
Le film de Claude Chabrol est très certainement très différent de ce qu'aurait pu donner Henri-Georges Clouzot, s’il avait pu terminer son tournage. Henri-Georges Clouzot avait pour ambition de révolutionner le cinéma avec un côté expérimental très appuyé (plusieurs séquences de 1964 ont été retrouvées et apparaissent dans un documentaire sorti en 2009), mais l'ambition de Claude Chabrol est tout autre, montrer de façon convaincante comment la jalousie peut rendre fou. Tout comme le personnage principal, le spectateur se perd entre rêve et réalité, une descente aux enfers dont on ne ressort pas indemne.
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il y a 7 jours
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il y a 5 jours
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