L'Enfer blanc du Piz Palü par Sasory
Nouvelle collaboration entre Arnold Fanck et Leni Riefenstahl, presque 3ans après la sortie de der Heilige Berg, le duo décide de remettre la montagne au centre de leurs aventures, mais ce coup ci accompagné du grand Georg Wilhelm Pabst à la narration.
Le film se démarque de der Heilige Berg de par son histoire, ici pas de trio amoureux, juste un pauvre docteur qui perd sa femme lors de l’ascension du terrible Piz Palu au cours de leur lune de miel, et qui passera le restant de sa vie à sa recherche jusqu'à ce qu'il rencontre, pas hasard, dans un chalet de montagne, un couple juste marié, interprété par notre nazi préféré Leni Riefenstahl et Ernst Petersen, ils décident alors de gravir le côté Nord du Piz Palu, réputé pour être le plus dangereux.
Ni une ni deux, la catastrophe arrive, et ils se retrouvent blessés et coincés dans cette foutu montagne.
Fanck nous prouve ici qu'il est un excellent metteur en scène, le film ne manque pas de rythme, la photo est magnifique, des plans d'une beauté à couper le souffle s’enchaînent pour notre plus grand plaisir et accompagnent une histoire simpliste mais assez intéressante, c'est quand même Pabst qui s'occupe de la narration, et le papa de Loulou n'est pas mauvais dans le genre.
Malgré tout, on n'a assez vite en tête différentes parties de son précédent film montagneux, der Heilige Berg, qui reviennent ici, ce qui rend certains plans un peu redondant comme l'appel au secours de nos héros, ou l'expédition mise en place pour les sauvés. Malgré tout le film se démarque en évitant les clichés amoureux que l'on peut trouver dans der Heilige Berg, et se concentre principalement sur la détresse du docteur, et la quête pour les retrouver.
Au final, malgré sa durée, le film passe assez vite, mais n'évite pas à l'ennuie de nous surprendre par moment (2h15 dans sa version Allemande, ça peut paraître court, mais en montagne, c'est plutôt long...)
On retiendra également la dureté du tournage, amenant les acteurs et les techniciens à tourner jusqu'à -20°C, rendant le tournage profondément difficile et provocant plusieurs accidents.
Malgré tout, que ce soit Pabst pour la narration ou Fanck pour la mise en scène, nos deux réalisateurs allemands prouvent qu'ils sont capable de tout, quelque soit la situation et les difficultés.
(Je préfère quand même der Heilige Berg (que je cite beaucoup, donc vous avez intérêt de le voir... ) et puis vive la montagne, Fanck est tombé amoureux, moi aussi...)