Un blockbuster des années 20 ! C'est cool, d'autant plus que le terme n'avait pas encore été inventé. On y retrouve tous les ingrédients du genre : spectaculaire, romance, rivalité et encore spectaculaire. Je considère que "L'enfer blanc du Piz Palü" est à "Cliffhanger" ce que "Metropolis" est à "Terminator".
Au point de vue image, il n'y a rien à redire. Chaque plan est une merveille photographique. Le découpage est également très bon, les plans sont variés, l'action est toujours lisible, et la poésie des lieux n'est pas boudée par la narration par image. En revanche on pourra reprocher un montage souvent trop contemplatif. Le film n'aurait duré que 1h30 au total que ça aurait suffit : l'histoire est simple et facile à comprendre et il n'était pas nécessaire de garder autant de plans pour certaines séquences.
La narration est très épurée. L'on appréciera la construction des personnages, à la fois simple et logique. L'on pourra également s'amuser des métaphores utilisées en début d'histoire. Comment ne pas percevoir tout l'érotisme de ce trio au début du film : la demoiselle qui joue avec l'eau s'écoulant d'une stalactite, son mari qui place le visage de sa femme juste en dessous de cet écoulement, ou encore ce batonnet de bois qui sert de communication entre ce veuf et cette jeune femme qui en pince pour lui.
Bref, "L'enfer blanc de Piz Palü" comporte une photographie magnifique mais souffre d'un rythme beaucoup trop lent. Ça reste malgré tout un divertissement très efficace à ranger auprès des bons blockbusters.