L’énigme Velasquez de Stéphane Sorlat
Pitch : Diego Vélasquez est l’un des plus grands peintres baroques espagnols du XVIIème siècle. Ce documentaire, ponctué d’interviews de professionnels de l’art, tente de percer le mystère de sa peinture dont l’influence perdure encore aujourd’hui.
Une énigme élitiste soporifique
La séquence d’introduction de Pierrot le Fou où Jean Paul Belmondo, dans son bain, lit un portait du peintre est bien choisie. Pourtant, elle semble parachutée comme une bouteille à la mer, sans véritable lien organique avec la suite du film.
Le titre promettait une immersion captivante dans le mystère de Vélasquez mais l’énigme s’évapore rapidement. Ici le mystère se dilue dans un discours professoral et une mise en scène rigide.
Un reportage académique
L’esquisse du portrait se perd dans une forme hésitante, entre reportage académique et essai hermétique. Des gros plans redondants sur les tableaux s’enchaînent comme si la caméra chercher un sens qui nous échappe. Le montage labyrinthique alternant explications érudites et interviews de spécialistes, noie le spectateur dans un flot d’analyses souvent arides. L’ensemble peine à trouver une véritable identité cinématographique où chacun expose son ressenti personnel sur Vélasquez sans véritable construction narrative.
Producteur plutôt que Réalisateur
Peut-être est-ce là la limite d’un premier exercice pour Stéphane Sorlat, producteur et distributeur devenu réalisateur. Il manque au film une accroche scénaristique forte, un fil conducteur qui capte notre attention. Même la voix rauque, habitée, de Vincent Lindon, bien choisie et intrigante, ne suffit pas à donner du relief à l’ensemble. L’absence d’une ligne directrice claire nous lasse rapidement et finit par rendre le mystère…impénétrable.
Un documentaire austère qui s’adresse à un public déjà initié à l’œuvre de Vélasquez.
Une mise en scène scolaire à éviter après un repas copieux sous peine d’assoupissement garanti.